Depuis l’arrivée des nouvelles autorités, la souveraineté alimentaire est devenue une priorité. Pourtant, les marchés et les grandes surfaces du pays restent dominés par les produits importés, souvent moins chers que les denrées locales.
Manioc, bananes plantain, piments ou poisson fumé représentent une alimentation gabonaise riche. Mais malgré l’abondance naturelle du pays, ces produits locaux coûtent plus cher, car les producteurs font face à de nombreux obstacles qui sont : intrusion d’animaux comme les éléphants, manque d’infrastructures, routes en mauvais état et coûts de transport élevés.
« Les éléphants détruisent nos cultures », déplore Patrick Ngoye, cultivateur à Booué. À cela s’ajoute le manque d’équipements et des frais de transport qui font grimper les prix en ville.
Pour les consommateurs, le choix est souvent économique. « Manger local, oui… mais pas à n’importe quel prix », a révélé Sylvie Mboumba, résidente à Libreville. Soulignant que les produits importés, subventionnés à l’étranger, sont souvent plus abordables que les locaux
Des initiatives existent pour encourager le « made in Gabon », mais ces produits restent perçus comme destinés à une clientèle aisée. « Ce sont des produits pour les riches », a rappelé Sylvie Mboumba.
Le défi est donc multiple : réduire les coûts de production, améliorer les infrastructures et rendre les produits locaux accessibles à tous. « Un poulet local de 1,5 kg coûte 5 000 F CFA, alors qu’avec cette somme, on peut acheter 3 à 4 kg de poulet importé », a affirmé Andrea Assengone.
Pour que manger local devienne une habitude et non un luxe, de nombreux obstacles restent à franchir. Tant qu’ils ne seront pas levés, la souveraineté alimentaire demeurera un défi pour le Gabon.