Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience, le mardi 9 septembre 2025, Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans frontières (RSF), accompagné d’une délégation en mission au Gabon.
Au menu des échanges : l’économie des médias, le renforcement des politiques publiques en matière de communication, ainsi que les perspectives de partenariat entre RSF et la Haute autorité de la communication (HAC). La rencontre a également permis d’aborder la question centrale de la formation et de la protection des journalistes, pour bâtir un espace médiatique à la fois professionnel, sécurisé et respectueux des libertés fondamentales.
Cette audience intervient dans un contexte où le Gabon cherche à consolider les acquis en matière de liberté d’expression. Depuis le changement politique d’août 2023, les autorités affichent leur volonté de restaurer la confiance entre médias, institutions et citoyens. La présence de RSF au Palais du bord de mer traduit l’importance accordée à ce chantier, jugé essentiel pour la vitalité démocratique du pays.
Le Gabon gagne 53 places en deux ans
L’entretien prend un relief particulier au regard du dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF. En 2025, le Gabon se hisse à la 41ᵉ place sur 180 pays, avec un score de 70,65/100. Un résultat qualifié de « satisfaisant », qui marque une nette amélioration comparée à 2023, où le pays stagnait au 94ᵉ rang. En deux ans, le Gabon a ainsi gagné 53 places, une progression qualifiée d’historique par plusieurs observateurs.
Si cette remontée spectaculaire illustre une volonté politique de réformes, assouplissement de la censure, pluralisme médiatique, meilleure protection des journalistes, des défis persistent. RSF souligne notamment les pressions administratives, la fragilité économique des rédactions et la nécessité de renforcer l’indépendance de la HAC.
Une dynamique à consolider
Pour les professionnels du secteur, la rencontre du 9 septembre apparaît comme un signal encourageant. Mais la liberté de la presse, au-delà des classements, doit s’ancrer dans des réformes structurelles et durables. L’avenir des médias gabonais dépendra de la capacité des autorités et des acteurs de la société civile à transformer cette dynamique en acquis irréversibles.