Prendre en image un individu sans son consentement devient une chose normale au Gabon. Une pratique qui remet en question la loi sur le droit à l’image. Cependant, que disent la loi et les professionnels de l’image sur la question ?
L’avènement du numérique semble avoir bafoué le concept du droit à l’image. Au Gabon, un smartphone à la main ou une caméra allumée suffisent pour faire une capture d’image, parfois sans le consentement de la personne filmée. Certains individus s’auto-autorisent même à le faire de manière discrète et dans des lieux privés, tels que les domiciles familiaux. La question de savoir qui est autorisé à filmer qui, dans quel cadre et dans quel contexte est donc fondamentale.
“Le droit à l’image fait partie des droits fondamentaux de la personne, ça touche la dignité de l’humain. Pour qu’une image soit reproduite ou publiée, une autorisation doit être requise. Il y a des occasions ou des images sont prises, à l’occasion par exemple des cérémonies officielles et publiques, ces images ne doivent être diffusées que dans le cadre de l’évènement”, précise monsieur Ndinga, Enseignant chercheur en Faculté de Droit à l’Université Omar Bongo.
Pour les juristes, les individus pratiquant la prise d’image sans autorisation préalable s’exposent à des sanctions juridiques. “Selon les articles 288 du nouveau Code pénal, ces personnes risquent des amendes allant de 1 à 10 millions et de 2 à 6 mois de prison”, souligne monsieur Ndinga.
Retenons que le droit à l’image et au respect de la vie privée permet à un individu d’accepter ou de refuser la prise ou la diffusion de son image, celle-ci étant un bien privé et une donnée personnelle. Dans le cas où ce droit est enfreint, un individu peut faire un recours au droit à l’effacement ou au droit à l’oubli et même de poursuivre en justice une personne l’ayant filmé sans autorisation