Le ministère de la Planification et de la Prospective précède à une reprogrammation des activités du Recensement Général de la Population et des Logements (RGPL), dont la phase de dénombrement devait se tenir en décembre 2025. Cette décision, loin d’être un simple retard administratif est une mesure stratégique visant à protéger l’intégrité et la crédibilité des données démographiques nationales.
Selon le ministère, maintenir le calendrier initial aurait exposé le dénombrement à des risques importants de doublons, d’omissions et de déplacements massifs, qui pourraient compromettre ainsi la qualité des données collectées. Le dénombrement aura donc lieu ultérieurement, à une période jugée plus favorable pour un travail de terrain exhaustif. Le ministère souligne que le RGPL est un outil stratégique pour les politiques publiques, la planification du territoire, la santé, l’éducation, le logement et l’allocation des ressources.
« Un recensement réussi est le socle de toute planification nationale. Il nous donne une image précise des besoins du pays et permet d’orienter les investissements », rappelle Louise Pierrette Mvono, ministre de la Planification et de la Prospective.
Pour le gouvernement gabonais, le RGPL est l’outil statistique le plus important. Les chiffres ne sont pas une fin en soi, mais la base de toute planification étatique. Des données fiables permettent; l’allocation Budgétaire : Savoir où vit la population permet de dimensionner les écoles, les hôpitaux et les centres de santé de manière adéquate, la Planification Urbaine : Les données sur les logements (RGPL) informent les politiques de transport et d’infrastructures, l’évaluation des Progrès : Le recensement est crucial pour mesurer les avancées par rapport aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et autres engagements nationaux.
En reportant l’opération à une période plus « stable en 2026 », le ministère s’assure que chaque personne sera recensée à son lieu de résidence habituel, garantissant ainsi un dénombrement exhaustif et précis.
L’ancien vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, avait lancé l’opération le 5 novembre 2025 dernier, soulignant son caractère vital. Désormais, l’attente se tourne vers l’annonce du nouveau calendrier opérationnel et des modalités de mise en œuvre en 2026.
Le Gabon fait le choix de la rigueur statistique sur la précipitation, s’engageant à produire des données démographiques solides et incontestables, essentielles pour l’élaboration des politiques publiques pour la décennie à venir. Pour rappel, les dernières données du ministère confirment que le Gabon reste l’un des pays les moins peuplés du continent. Sa population, globalement stable, est passée de 1,8 million d’habitants en 2014 à environ 2,3 millions entre 2022 et 2024, soit une hausse d’environ 500 000 personnes en une décennie.
De leur côté, les projections de Trading Economics et de plusieurs analystes internationaux estiment que le pays pourrait atteindre près de 2,53 millions d’habitants d’ici fin 2025. Les autorités finalisent actuellement un nouveau chronogramme qui sera communiqué très prochainement. Ce calendrier révisé inclura l’ensemble des étapes, formation des agents recenseurs, déploiement logistique, phases de sensibilisation et dates définitives du dénombrement, afin de garantir une opération homogène, mieux coordonnée et parfaitement alignée sur les standards internationaux.
L’objectif affiché est d’assurer, en 2026, un recensement fiable, exhaustif et véritablement représentatif de la réalité démographique du Gabon.

