Dans un contexte mondial marqué par la hausse des prix du pétrole, le gouvernement gabonais a choisi de maintenir les subventions sur les produits pétroliers, offrant ainsi un soulagement immédiat pour les ménages et contribuant à protéger le pouvoir d’achat des familles.
La flambée des prix internationaux du pétrole aurait pu rapidement se traduire par une augmentation du coût des carburants et du gaz domestique sur le territoire gabonais. En maintenant les subventions, l’État agit comme un bouclier économique pour les ménages, notamment ceux à revenu modeste.
Selon l’économiste et analyste financier Willy Ontsia, les subventions sur le carburant représentent pour l’État une dépense budgétaire annuelle estimée entre 51 et 105 milliards de FCFA, soit environ 0,7 % du PIB. Ce chiffre indique que le gouvernement consacre une part importante de ses ressources à maintenir les prix des produits pétroliers à un niveau abordable pour les populations.
« Les subventions permettent de maintenir les prix à la pompe (essence, gasoil, etc), inférieurs aux prix du marché international », explique Gislain Mapangou Mapangou, un économiste Statisticien avant de poursuivre, « cela réduit directement les dépenses de transport pour les ménages et les entreprises ».
Pour de nombreuses familles gabonaises, le carburant est une dépense cruciale, que ce soit pour les déplacements domicile-travail, l’approvisionnement alimentaire ou le transport scolaire. La subvention réduit la pression sur le budget familial et permet de préserver d’autres dépenses essentielles telles que la santé et l’éducation.
« Sans cette subvention, le prix de l’essence aurait doublé dans certaines zones, ce qui aurait lourdement pesé sur notre budget mensuel », témoigne Amina, une mère de famille vivant à Libreville.
A court terme, ces subventions restent un outil essentiel de protection sociale, en particulier pour les familles vulnérables. Cependant, l’efficacité de cette politique reste relative.
Malgré son impact immédiat, la subvention ne profiterait pas à tous de manière équitable. Les familles rurales ou celles dépourvues de véhicule ne bénéficient pas directement du carburant subventionné. Dans les faits, ce sont surtout les ménages urbains, disposant de moyens de transport motorisés, qui pourraient en le plus grand avantage.
Face à ce constat, plusieurs économistes plaident pour une réforme progressive des subventions. L’idée serait de réorienter ces ressources vers des mesures plus ciblées, capables de soutenir directement les ménages modestes tout en allégeant la pression sur le budget de l’État.
De plus, le coût élevé pour l’État pourrait rendre cette politique fragile et temporaire, et la préparation d’alternatives économiques et sociales est indispensable pour éviter un choc à la fin des subventions.

