Au Gabon, les modes d’entretien de la route ont subi des changements depuis la période coloniale à nos jours. Selon le ministère de l’Équipement, des infrastructures et des travaux publics, sur un linéaire de 10 000 km, seulement 2000 km de route sont praticables.
Pendant la période coloniale, les routes étaient essentiellement construites et entretenues par les exploitants forestiers et les orpailleurs artisanaux. Après l’indépendance du Gabon en 1960, jusqu’en 1990, leur entretien était totalement assuré par les subdivisions territoriales du ministère chargé des Travaux publics. Le constat désolant fait sur le très mauvais état des routes sur l’ensemble du territoire national a conduit le gouvernement de l’époque à mener une étude de réhabilitation et de remise à niveau du réseau routier national.
Ce vaste projet, cofinancé par les bailleurs de fonds internationaux et l’État gabonais, pour un montant global de 50 milliards de francs CFA et étalé sur trois ans, de 1991 à 1994, a vu la participation aussi bien des opérateurs administratifs que privés. Le Programme triennal d’entretien routier (PTER) visait, non seulement le relèvement du niveau de service des routes à offrir aux usagers, mais également la mise en place de procédures de gestion (exécution, suivi et contrôle tant techniques que financiers) pour renforcer l’efficacité des services de la régie.
Ensuite, sur recommandation de la Banque mondiale, un Fonds d’entretien routier (FER) a été créé par la Loi N° 2/97 du 25 juin 1997 pour garantir le financement des divers programmes annuels d’entretien. Les années comprises entre la fin du PTER et la création du FER, de 1995 à 1997, ainsi que la période couvrant les années 2000 à 2002, n’ont pas connu un entretien conséquent des routes.
En 2021, plusieurs chantiers de construction et de réhabilitation des infrastructures routières ont été engagés à l’instar de la Transgabonaise. Mais, cependant, les nids de poules des voiries endommagées font toujours partie intégrante du paysage routier gabonais.
Les résultats peu encourageants obtenus par ces expériences démontrent aujourd’hui que l’entretien routier soit revu, réfléchi et réorienté. Le Gabon entame, depuis le coup de libération du 30 août 2023, d’importants travaux routiers. Plusieurs dizaines de kilomètres ont déjà été bitumés, et le gouvernement de la transition prévoit également de se pencher sur les chantiers routiers en arrêt depuis 2013, parmi lesquels, les tronçons Ovan – Makokou, Ndendé – Tchibanga, Port Gentil – Mbéga, Moanda – Bakoumba et Tchibanga – Mayumba.
Christella Mondjot

