Le Conseil des ministres du 08 septembre 2025 a validé l’instauration d’une période transitoire de trois ans afin de soutenir la modernisation des unités locales de transformation du manganèse. Cette étape vise à préparer l’interdiction définitive de l’exportation du minerai brut, attendue au 1er janvier 2029, une mesure qui traduit la volonté du pays de renforcer son autonomie économique et de mieux valoriser ses ressources stratégiques.
Premier producteur de manganèse en Afrique et deuxième fournisseur mondial, le Gabon cherche désormais à tourner la page de la simple extraction pour entrer pleinement dans une logique de transformation. Dès 2029, tout le minerai devra être traité localement avant de quitter le territoire national. Un texte réglementaire entérinant cette orientation a été adopté pour donner un cadre légal à cette mutation.
Un dispositif d’accompagnement
Pour encadrer cette transition, une commission spéciale sera mise en place. Elle aura pour mission de conduire des études techniques et économiques, d’organiser des consultations avec les opérateurs et de proposer les modalités pratiques d’application. L’objectif affiché est d’éviter une rupture brutale et de garantir que les entreprises disposent des moyens nécessaires pour s’adapter.
Durant cette phase de trois ans, les acteurs du secteur minier devront investir dans la modernisation de leurs équipements, renforcer leurs capacités de production et développer de nouvelles infrastructures industrielles. Selon le gouvernement, cette transformation devrait permettre la création d’emplois qualifiés, l’augmentation des recettes fiscales et l’émergence d’une filière métallurgique nationale capable de soutenir durablement l’économie.
Un tournant à double enjeu
En s’engageant sur la voie de la transformation locale, le Gabon fait le choix d’un modèle plus souverain et générateur de valeur ajoutée. Mais si l’ambition est claire, sa réussite dépendra de plusieurs conditions : la capacité des opérateurs à investir massivement, la disponibilité d’infrastructures énergétiques et logistiques fiables, ainsi qu’une stabilité réglementaire indispensable pour rassurer les investisseurs. Cette réforme représente donc une opportunité majeure, mais aussi un défi considérable, qui exigera constance et rigueur dans sa mise en œuvre.