La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) doit faire face à de nouvelles perturbations dans l’alimentation en gaz de ses centrales thermiques.
Le lundi 10 février, aux premières heures du jour, l’un de ses fournisseurs, la société Perenco oil & gas Gabon (POGG), a été victime d’un acte de vandalisme sur son site d’Owendo, compromettant temporairement la distribution de cette ressource essentielle à la production d’électricité.
Un acte de vandalisme ciblé
C’est lors d’une ronde de routine que Dieudonné Kassa, employé de Perenco, a découvert l’incident. En arrivant sur le site, il a immédiatement remarqué une anomalie : une chute de pression inhabituelle dans les équipements d’acheminement du gaz.
Après inspection, le constat est sans appel : le câble principal d’alimentation a été sectionné, signe manifeste d’un acte de malveillance. « Notre agent en service à Alenakiri a signalé dans la nuit à notre chef d’équipe qu’il avait remarqué une baisse de pression. C’est en arrivant au petit matin que nous avons constaté que toute la station était plongée dans l’obscurité », a déclaré Dieudonné Kassa, instrumentiste à Perenco.
Des réparations complexes en cours
Si les auteurs de ce sabotage restent inconnus à ce stade, les équipes techniques de Perenco se sont immédiatement mobilisées pour évaluer l’étendue des dégâts et engager des travaux de réparation. Un processus qui s’annonce complexe, mais que l’entreprise entend mener avec diligence afin de rétablir l’alimentation en gaz dans les plus brefs délais.
« Ils ont sectionné les câbles à un niveau précis situé entre l’arrivée de la SEEG et le départ de notre groupe. Ils ont donc coupé le câble pour nous empêcher l’alimentation complète de nos instruments. Après le sectionnement, les onduleurs et les batteries ont pris le relais, mais ils n’ont qu’une autonomie de 3 heures et c’est avec ça que nous avons pu pallier le problème », a clarifié Sosthène Lessayi Chaley, responsable du site gaz Perenco.
Des conséquences directes sur la production d’électricité
En première ligne des conséquences de cet acte, la SEEG subit une réduction de son approvisionnement en gaz, ressource indispensable à ses centrales thermiques. Résultat : une baisse de la capacité de production électrique, impactant directement les ménages et les entreprises du Grand Libreville, déjà confrontés à des épisodes récurrents de délestage.
« En premier plan, nous avons une dégradation de la qualité de service, et vu que nous avons une réduction de la production de près de 40 MW, ce qui a amené à un délestage plus accentué », précise Felipe Marte Larsen, chef de service production thermique SEEG.
Un réseau électrique sous tension
Cet incident vient illustrer une fois de plus la complexité de la gestion énergétique au Gabon. Trop souvent pointée du doigt pour les délestages, la SEEG rappelle que ces perturbations ne relèvent pas uniquement de sa responsabilité.
La fragilité des infrastructures énergétiques, l’interdépendance entre les acteurs du secteur et, désormais, des actes de vandalisme qui s’apparentent à du sabotage organisé, constituent autant de défis qui pèsent sur la stabilité de la fourniture en électricité.
À l’heure où la demande énergétique ne cesse de croître, ce nouvel épisode met en lumière la nécessité de sécuriser davantage les infrastructures stratégiques et d’accélérer les réformes visant à renforcer la résilience du réseau électrique national.