Au Gabon, la décentralisation a été au cœur des débats lors des assises du Dialogue national inclusif qui s’est tenu du 2 au 30 avril dernier à Libreville. C’est donc dans l’optique d’accélérer le développement de toutes les provinces et d’une répartition équitable des richesses que le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) entend matérialiser ce concept.
Adoptée en 2015, la loi sur la décentralisation, une des priorités des autorités de la transition au Gabon, est en processus de mise en œuvre. Après le Dialogue national inclusif, plusieurs propositions ont été faites à ce sujet. Parmi celles-ci figurent un projet de décret portant spécification des compétences de l’État à transférer aux collectivités locales. Certaines dispositions du décret n°0304/PR/MDCDT du 14 août 2020, fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement des organes de la décentralisation, seront modifiées.
Les collectivités locales devraient être scindées en trois catégories distinctes, avant la mise en place d’une banque pour ces localités. La création du Centre national de l’État civil et du Fonds de péréquation des collectivités locales conformément à l’article 250 de la loi n°01/2014 du 15 juin 2015 sont également prévues.
Un statut particulier sera accordé aux communes de Libreville et de Port-Gentil. Une autonomie de gestion devrait être donnée aux collectivités locales. Les populations devraient désormais elles-mêmes désigner leurs représentants, qui en cas de détournement de fonds s’exposeront à des poursuites judiciaires.
Les autorités ont également pensé à la vulgarisation de la décentralisation au Gabon. Celle-ci passera donc par la multiplication des campagnes de sensibilisation sur les réformes apportées.
Il faudra, en outre, diversifier les capacités des élus locaux, auxiliaires de commandement, associations et ONG. Exiger la reprise en main de l’économie locale par les nationaux et construire des routes communales et départementales praticables en toute saison.
Frey Demba