Réunis dimanche 14 décembre à Abuja, au Nigeria, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont rejeté le programme de transition proposé par les autorités militaires de Guinée-Bissau et exigé un retour rapide à un régime civil. Le bloc régional envisage des sanctions ciblées contre toute entrave au processus démocratique.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) durcit le ton face à la transition militaire en Guinée-Bissau. À l’issue d’un sommet , le bloc régional a clairement rejeté le programme de transition présenté par les autorités militaires, estimant qu’il ne répond pas aux exigences d’un retour crédible et rapide à l’ordre constitutionnel.
Les dirigeants ouest-africains ont réaffirmé leur attachement aux principes démocratiques et ont averti que des sanctions ciblées pourraient être imposées à toute personne ou entité qui entraverait le processus de transition vers un régime civil. Une position ferme qui traduit la volonté de la CEDEAO de prévenir toute dérive institutionnelle durable dans la sous-région.
Président en exercice de l’organisation, Julius Maada Bio a rappelé que « la démocratie est inséparable de la paix, de la justice et du développement », soulignant que la stabilité politique reste un pilier essentiel du progrès économique et social en Afrique de l’Ouest.
Le chef de l’État sierra-léonais a également mis en garde contre la banalisation de l’instabilité politique, évoquant « l’instabilité en Guinée-Bissau et la tentative de coup d’État au Bénin », qui, selon lui, « nous rappellent que la démocratie exige une vigilance constante et une action fondée sur les principes ».
À travers cette position, la CEDEAO entend envoyer un signal clair : aucune transition militaire ne saurait s’installer durablement en dehors d’un calendrier crédible, consensuel et conforme aux normes démocratiques régionales. Le bloc régional réaffirme ainsi son rôle de garant de la stabilité institutionnelle et de la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest.

