La République démocratique du Congo (RDC) suspend, pour une période de douze mois, l’importation des bières et des boissons gazeuses sur l’ensemble du territoire national. L’information a été rendue publique le 19 juillet dernier par le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku.
Cette décision, énoncée dans un arrêté du ministère du Commerce extérieur datant du 26 juin 2024, vise à mettre en œuvre des politiques pour soutenir, protéger la production locale, mais également encourager la consommation des produits nationaux limitant ainsi le recours aux importations et à la concurrence étrangère.
Toutefois, l’arrêtée stipule notamment qu’en cas de nécessité d’approvisionnement dans certaines parties du territoire national où les consommateurs ont un accès difficile aux produits locaux, les opérateurs économiques peuvent bénéficier d’une dérogation d’importation par le ministre.
En 2023, la production de bière en RDC a atteint un record de près de 5 millions d’hectolitres entre janvier et août, marquant une augmentation par rapport à l’année précédente. La production de boissons gazeuses s’est également accrue, atteignant 1,752 million d’hectolitres, contre 1,728 million en 2022. Les brasseries du pays sont confrontées à de nombreux défis, dont le manque de moyens roulants et d’infrastructures routières qui limitent la distribution dans les provinces.
Les données recueillies par la Banque centrale congolaise (BCC), quant à elles, révèlent que les importations de bières et boissons étrangères vont crescendo, soit 9,8 % en moyenne par an entre 2018 et 2022, passant de 627 millions de dollars à plus de 1 milliard de dollars. Un réel manque à gagner pour l’économie du pays.
Le ministère du Commerce extérieur prévoit une évaluation semestrielle de ces mesures afin de permettre de vérifier l’efficacité de la suspension et d’ajuster les mesures en fonction des résultats obtenus.
Mélissa Mfono