Le premier ministre du Niger a invité mercredi 29 mai les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette déclaration a été faite en marge de l’Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) à Nairobi, au Kenya.
Préserver la culture, la souveraineté et la dignité des pays de l’Afrique de l’Ouest, tel est le cheval de bataille de l’AES, un groupe intergouvernemental constitué du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Quatre mois après le retrait de ces trois pays de la CEDEAO, Ali Mahamane Lamine Zeine, le premier ministre nigérien, a cordialement invité les membres de l’institution sous-régionale à les rejoindre.
Le chef du gouvernement nigérien a ainsi soutenu que certains pays au sein de cette organisation ouest-africaine voudraient intégrer l’Alliance des Etats du Sahel. Bien qu’une réintégration de ces trois pays au sein de la CEDEAO est considérée comme très improbable par la plupart des observateurs politiques de la région, cette déclaration intervient alors que des appels se multiplient pour le retour du Niger, du Mali et du Burkina Faso dans l’organisation sous-régionale.
À côté de cette invitation, Ali Mahamane Lamine Zeine a également présenté les efforts de l’AES pour favoriser une réforme monétaire dans ces trois pays membres. À travers une mutualisation des moyens, qui serait en cours, selon l’homme d’État nigérien, l’AES vise la création d’une éventuelle monnaie commune. Outre cette question, la défense et la sécurité de l’espace commun au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ainsi que la bonne gouvernance seraient également des dossiers prioritaires.
En attendant qu’un membre de la CEDEAO formule officiellement une demande d’adhésion à l’Alliance des États du Sahel, les relations entre les deux organisations demeurent particulièrement tendues. Cette tension est davantage nourrie par la suspension de la libre circulation des personnes et des biens entre États des deux bords, comme c’est actuellement le cas avec la frontière entre le Niger et le Bénin fermée depuis maintenant dix mois.
Charles Ayenoue