Le 30 décembre 2024, l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté une loi accordant l’amnistie aux militaires condamnés pour leur rôle dans le coup d’État manqué des 15 et 16 septembre 2015. Ce texte vise exclusivement les faits liés à la tentative de putsch orchestrée par l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), sous le régime de Blaise Compaoré.
Les bénéficiaires potentiels devront adresser une demande au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et répondre à deux critères : s’engager activement dans la lutte antiterroriste et ne pas constituer une menace pour les institutions ou les citoyens. Une fois accordée, cette amnistie effacera toutes les condamnations ou poursuites, sans laisser de traces dans la carrière des concernés.
Adoptée par 67 voix contre 3 abstentions, cette loi reflète une volonté de tourner la page sur un épisode douloureux de l’histoire du pays. Les autorités la présentent comme une démarche de réconciliation nationale et un levier pour mobiliser davantage de forces contre le terrorisme.
Dans le pays, certaines voix, notamment parmi les familles des victimes du putsch manqué de 2015, dénoncent une potentielle impunité pour des actes graves ayant menacé la démocratie. Malgré les débats, cette loi marque un compromis jugé nécessaire par les autorités pour renforcer l’unité nationale dans un contexte sécuritaire fragile.