Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, via un communiqué conjoint, leur décision de se retirer du G5 Sahel, emboîtant ainsi le pas au Mali qui avait quitté l’organisation en 2022.
« Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et de la République du Niger, après un examen approfondi du G5 Sahel et du fonctionnement de cette organisation, ont décidé en toute souveraineté du retrait du Burkina Faso et du Niger de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe à compter du 29 novembre 2023 », indique le communiqué.
Les autorités burkinabè et nigériennes justifient leur décision par l’incapacité de l’organisation à atteindre ses objectifs après neuf ans d’existence. « Les ambitions légitimes de nos États, à faire de l’espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au GS Sahel dans sa forme actuelle », expliquent-ils.
Pour Niamey et Ouagadougou, « le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États », fustigent les deux pays dans leur communiqué conjoint.
Avec ce retrait, le Burkina Faso et le Niger suivent l’exemple du Mali, qui s’était déjà retiré de l’organisation en 2022. Cette décision fait suite à l’annonce, le 16 septembre dernier, par les trois pays, de la signature de la Charte du Liptako-Gourma, aboutissant à la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette nouvelle alliance a pour but d’assurer la défense collective des populations de ces États.
Fondé le 19 décembre 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel avait pour objectif de mutualiser les capacités et les moyens de ses membres afin de transformer le Sahel en un « espace de sécurité et de développement. »