Lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a prononcé un discours marquant, symbolisant la nouvelle ère de gouvernance entamée au Gabon. S’adressant à la communauté internationale, il a porté un message clair : le Gabon est de retour, digne et souverain.
« Le Gabon revient devant vous avec un message clair : Notre pays a changé ! », a-t-il lancé d’emblée, affirmant le retour du pays sur l’échiquier diplomatique mondial. « Le Gabon n’est plus un pays en suspens, il est de retour […], debout, digne et prêt à assumer toute sa place dans le concert des nations », a-t-il insisté.
Après avoir félicité la nouvelle Présidente de l’Assemblée générale, Annalena Baerbock, il a remercié l’ONU pour son soutien au processus de transition politique mené avec succès dans le pays.
Consolidation démocratique et souveraineté économique
Le chef de l’État a rappelé les étapes de la transition pacifique menée depuis le « Coup de la Libération » du 30 août 2023, qui a abouti à son élection à la présidence de la 5e République le 12 avril 2025. Il a souligné que le processus de retour à l’ordre constitutionnel se poursuivait avec la tenue des élections législatives et locales les 27 septembre et 11 octobre, suivies des sénatoriales en novembre, en vue d’un fonctionnement de toutes les institutions démocratiques dès janvier 2026.
Faisant le lien entre cette transformation interne et les défis mondiaux, le Président gabonais a prôné un nouvel ordre international plus juste, dénonçant la place marginale réservée à l’Afrique. « Il n’est plus acceptable que les nations africaines restent cantonnées dans le rôle de pourvoyeuses de matières premières dont d’autres fixent les prix et tirent profit », a-t-il martelé, appelant à transformer les ressources sur place et à bâtir des partenariats gagnant-gagnant fondés sur le respect mutuel.
Dans la même logique, il a réaffirmé la vocation du Gabon à demeurer un pays d’ouverture et de stabilité : « Dans sa marche vers le développement, le Gabon continuera d’être une terre d’accueil pour tous ceux qui s’engagent à respecter nos lois, nos valeurs républicaines et à contribuer de manière exemplaire à l’effort national », a-t-il assuré.
Positions diplomatiques et vision écologique
Sur les grands enjeux internationaux, Brice Clotaire Oligui Nguema a réaffirmé la position historique du Gabon en faveur d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, rappelant la reconnaissance de l’État de Palestine par son pays en 1988. Il a également réitéré l’appel du Gabon à la levée de l’embargo contre Cuba.
Concernant la sécurité régionale, il a appelé la communauté internationale à « soutenir les États du Sahel dans leur lutte contre l’hydre terroriste plutôt que de les stigmatiser », tout en lançant un vibrant appel à la paix : « Que les armes se taisent enfin en République Démocratique du Congo, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et au Sahel ! »
Abordant la question de l’environnement, le chef de l’État a fermement défendu la souveraineté écologique du pays. « Le Gabon est le gardien d’une partie du Bassin du Congo […]. Ce patrimoine exceptionnel ne sera pas sacrifié aux appétits financiers », a-t-il prévenu. Il a plaidé pour une « juste rémunération pour les services écologiques rendus à l’humanité » par les forêts tropicales et a salué la récente ratification par le Gabon du Traité BBNJ sur la biodiversité en haute mer.
Le Président gabonais a conclu son allocution en renouvelant son engagement en faveur d’un multilatéralisme renforcé et en appelant à une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU qui prenne en compte les exigences africaines, telles que formulées dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.