Le dialogue national inclusif au Gabon, dans sa phase plénière, a pris fin le week-end dernier. Après le coup de libération du 26 août 2023, ces assises visaient à réunir les gabonais autour d’une même table pour faire l’autopsie de la situation du pays et poser les bases d’une nouvelle nation. 600 participants étaient réunis depuis le début du mois d’avril. Mardi 30 avril prochain, les conclusions de ces assises seront remises au président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema, de nombreux points phares ont été mis en évidence, notamment le choix du régime politique qui pourrait bientôt s’appliquer au pays.
Par définition, un régime présidentiel est un État politique respectant les principes de séparation des pouvoirs et caractérisé par la non-responsabilité de l’exécutif devant le législatif et l’interdiction de dissolution du législatif par l’exécutif. On parle ainsi de présidentialisme lorsque l’équilibre entre les pouvoirs est rompuet que le régime consiste en l’hégémonie du président et la réduction des pouvoirs du Parlement. À l’inverse, le régime parlementaire consacre la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, mais qui exerce tout de même une influence mutuelle et un équilibre l’un sur l’autre.
Le passage du régime semi-présidentiel à un régime présidentiel au Gabon a été largement discuté puis acté par l’ensemble des commissaires de la commission politique. C’est l’une des propositions qui a été largement soutenue lors de ce dialogue et qui pourrait à l’évidence être traduite en texte de loi et soumise au référendum prévu se tenir d’ici la fin de l’année.
Le président de la République deviendrait ainsi le chef du gouvernement, responsable devant le Parlement, avec la possibilité de se passer des services d’un Premier ministre.
Les débats qui ont entouré la commission politique étaient particulièrement âpres. La quasi-totalité des commissaires a réclamé que le régime présidentiel demandé soit consacré dans la future Constitution du Gabon. Un texte fondamental plus difficile à réformer avec des garde-fous pour éviter selon eux toutes formes de manipulation.
Parmi les recommandations faites par la commission politique, deux ont véritablement fait débat, il s’agit entre autres de l’instauration d’un régime présidentiel et la suspension de tous les partis politiques avant la mise en place de nouveau mécanisme visant la création des formations politiques au Gabon.
Kenny Ongouori