Il a été constaté récemment, comme un élan de xénophobie au sein de la population gabonaise. Face à ce cela, plusieurs personnalités de hauts rangs ont fustigé ce fléau.
Depuis plusieurs jours, une partie de la population, matrixée par les discours incessants de certains opposants politiques, fait montre d’un chauvinisme poussé à l’extrême.
D’aucuns revendiquent que « les secteurs de souveraineté soient sous le contrôle des Gabonais d’origine », quand d’autres souhaitent le départ de certains compatriotes.
Nonobstant cette approche aux allures nationalistes, l’opposition s’est engouffrée dans la brèche, incitant le peuple à se soulever contre ceux qu’ils qualifient « d’étrangers ». En optant pour cette stratégie, elle entend faire du Gabon, un pays connu pour son hospitalité légendaire et sa diversité culturelle, « un îlot fermé au monde » et une terre xénophobe.
Face à ce constat somme toute alarmant, plusieurs personnalités publiques ont tenu à s’exprimer afin d’endiguer ce phénomène qui, s’il s’accroît, peut très vite mettre à mal notre nation sur la scène internationale.
« Pour une Nation, la diversité raciale et culturelle est une chance et non une menace. Mon pays, le Gabon est, a été, et sera toujours, une terre d’ouverture, d’accueil, d’hospitalité, de tolérance. Ne laissons pas les tentations xénophobes miner notre cohésion sociale ni limiter nos possibilités, mais faisons de nos différences une richesse pour construire ensemble un Gabon plus fort où diversité rime avec unité », s’est exprimée la Premiere Dame Sylvia Bongo Ondimba.
« Si je diffère de toi, loin de te léser je t’augmente. » Cette pensée de St Exupéry est une vérité absolue qui mérite de guider nos vies, aussi bien sur le plan individuel que collectif.
Pour une Nation, la diversité raciale et culturelle est une chance et non une menace.… pic.twitter.com/x9Nn0A3V05— Sylvia Bongo Ondimba (@Sylviabongo) June 14, 2023
Le Parti Democratique Gabonais (PDG) « soucieux de l’unité et de la cohésion de la nation » a par la voix de son porte-parole David Ella-Mintsa, fustigé « avec force ces dérives verbales qui menacent notre vivre-ensemble ».
Faire la promotion des Gabonais dits de souche est un exercice louable, mais rejeter ceux qui participent à l’émancipation du pays sous prétexte qu’ils sont naturalisés est plus que préjudiciable. L’on a pour exemple la Tunisie, qui, il y a quelques mois a procédé à l’expulsion de ressortissants étrangers pourtant en situation régulière. À la suite de cela, la société civile et les opérateurs économiques des pays d’Afrique de l’Ouest, et au-delà, ont appelé au boycott des produits tunisiens. Dans le même temps, le président de la Banque mondiale, David Malpass, a ordonné la suspension de la coopération avec la Tunisie.
Si au Gabon l’on retrouve des personnalités politiques naturalisées, qui occupent des postes au sein de l’administration, il sied de souligner que cette pratique n’est pas propre à notre pays. Plusieurs nations à travers le monde, qui prônent l’excellence et la méritocratie sans tenir compte de l’origine ou de la couleur de la peau, font de même. C’est notamment le cas en France avec la députée d’origine gabonaise Danièle Obono, élue depuis 2017. De même, l’ancien premier ministre français Manuel Valls et la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak sont tous deux originaires d’autres pays, en l’occurrence l’Espagne et le Liban.