Le mercredi 15 janvier 2025 a marqué une nouvelle étape dans la carrière d’Armande Longo épouse Moulengui. Universitaire chevronnée, elle vient d’être nommée ministre de la Culture et des Arts, une responsabilité qui s’annonce aussi riche que complexe.
Née le 16 novembre 1974 à Koulamoutou, Armande Longo épouse Moulengui s’est imposée comme une référence dans les milieux universitaires gabonais. Diplômée de l’Université de Reims, où elle a obtenu un Diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en administration privée et publique pour l’Afrique, elle est également titulaire d’un doctorat en Histoire obtenu à l’Université de Lille 3.
Ses recherches, centrées sur l’analyse des politiques institutionnelles, témoignent de sa maîtrise des enjeux liés à la gestion publique et à l’histoire des structures étatiques. En tant qu’enseignante-chercheure et Maître Assistant au CAMES à l’École Normale Supérieure de Libreville, elle s’est distinguée par sa rigueur intellectuelle et son engagement dans la transmission du savoir. Jusqu’à sa nomination, elle occupait le poste de Chef de département d’Allemand, ajoutant une dimension multiculturelle à son profil.
Les priorités d’un ministère aux multiples enjeux
À la tête du ministère de la Culture et des Arts, Armande Longo épouse Moulengui hérite d’une mission stratégique qui nécessite de concilier valorisation du patrimoine et dynamisation des industries créatives. Ce ministère, pivot des politiques culturelles du Gabon, joue un rôle crucial dans le rayonnement des arts et des traditions à la fois sur le plan national et international.
Le développement des industries culturelles et créatives sera un axe prioritaire de son action. Les secteurs comme la musique, le cinéma, la mode, le dessin ou encore l’artisanat offrent un potentiel économique considérable, mais restent sous-exploités. Créer un environnement favorable au développement de ces secteurs pourrait transformer ces filières en véritables moteurs de croissance.
La visibilité de la culture gabonaise au-delà des frontières nationales constitue un autre défi majeur. En mettant en place des stratégies adaptées, le ministère pourra promouvoir les talents locaux et renforcer l’attrait international pour les traditions, les arts et le savoir-faire gabonais.
En parallèle, une attention particulière devra être portée aux artistes et aux structures culturelles. L’absence de cadre juridique et financier stable complique leur quotidien. Il s’agira de répondre à leurs besoins mais aussi de définir leurs devoirs, notamment en matière de droits d’auteur, subventions et d’accès aux infrastructures.
Reconstruire le lien entre la jeunesse et le patrimoine
Armande Longo épouse Moulengui devra également s’atteler à sensibiliser la jeunesse à l’héritage culturel du pays. De nombreux jeunes Gabonais méconnaissent ou sous-estiment la richesse de leurs racines culturelles. Des programmes éducatifs ciblés, des événements culturels inclusifs et des campagnes de valorisation pourraient aider à redonner à la culture gabonaise la place qu’elle mérite dans le quotidien des nouvelles générations.
Si son expérience académique lui confère une expertise précieuse, Armande Longo épouse Moulengui devra rapidement s’adapter aux réalités administratives et politiques propres à la gestion d’un ministère. En effet, les défis budgétaires, les attentes élevées des acteurs culturels et la coordination des politiques publiques nécessitent une vision claire et des compétences managériales éprouvées.
Parmi les priorités urgentes, la question des droits d’auteur occupe une place centrale. Les créateurs gabonais demandent une reconnaissance plus juste de leur travail ainsi qu’une rémunération équitable. Ce point pourrait constituer un jalon majeur pour la réforme des politiques culturelles du pays.
Sous sa direction, le ministère devra non seulement protéger le patrimoine culturel gabonais, mais également le transformer en un levier de développement économique et social. Le défi est de taille, mais son expérience et sa rigueur intellectuelle seront des atouts indéniables pour relever cette mission ambitieuse. Le succès de son mandat dépendra de sa capacité à conjuguer innovation, inclusivité et efficacité pour inscrire durablement la culture au cœur des priorités nationales.