En tournée d’inspection le mardi 24 juin 2025, le ministre de la Justice, Séraphin Akure Davain, s’est rendu au Commandement en chef de la Sécurité pénitentiaire, ainsi qu’à la Prison centrale de Libreville. Une visite à forte portée symbolique, qui s’inscrit dans le chantier de modernisation du système pénitentiaire gabonais.
Sur le volet infrastructurel, les autorités affichent un certain optimisme. Séraphin Akure Davain a salué les efforts déjà engagés, évoquant notamment l’achèvement de nouveaux bureaux administratifs, l’installation d’une boulangerie en service et la création d’un espace cultuel au sein de l’établissement carcéral. Des équipements jugés essentiels dans l’optique de garantir une meilleure prise en charge des détenus et d’humaniser les conditions de détention.
Le poids écrasant de la détention préventive
Mais c’est surtout le fléau de la surpopulation carcérale qui a cristallisé l’attention au cours de cette visite. La Prison centrale de Libreville, l’un des établissements les plus engorgés du pays, accueille bien au-delà de sa capacité initiale. Une situation aggravée par le recours massif à la détention préventive, parfois dans des conditions juridiquement discutables.
« Nous avons constaté qu’une grande partie des détenus n’ont pas encore été jugés, ce qui contribue largement à la surpopulation. Certains sont même en détention préventive alors qu’ils ont déjà été jugés. Nous allons remédier à cette situation au plus vite », a déclaré le ministre, dénonçant un dysfonctionnement qui compromet à la fois les droits des détenus et l’efficacité du système judiciaire.
Des mesures immédiates en vue
Pour pallier cette situation critique, le ministre a annoncé le lancement imminent des sessions criminelles, destinées à accélérer le traitement des dossiers en attente et à désengorger les cellules. Un signal fort en faveur d’une justice plus diligente et équitable.
Au terme de sa visite, Séraphin Akure Davain a tenu à remercier le personnel de la Sécurité pénitentiaire pour son engagement et son professionnalisme, tout en les appelant à maintenir le cap des réformes engagées. Le chantier reste immense, mais les autorités assurent vouloir agir vite.