Le camp de Gaulle, vestige de la présence militaire française au Gabon, s’apprête à tourner une page de son histoire. Dans une interview réalisée le mardi 25 mars à Libreville par RFI et France 24, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé que plusieurs changements seront effectués.
Au cours de cet entretien, le président de la transition a annoncé son intention de lui attribuer un nom gabonais. Cette décision s’inscrit dans un contexte de redéfinition des relations entre Libreville et Paris, marquée par une réorganisation des effectifs militaires français sur place et une réorientation des missions du site.
« Nous allons trouver un nom gabonais pour rebaptiser le camp de Gaulle. Peut-être un général. Pourquoi pas Boulingui (le général Nazaire Boulingui, NDLR) Ils sont plusieurs », a déclaré Brice Clotaire Oligui Nguema. Plus qu’un simple changement d’appellation, cette initiative vise à affirmer la souveraineté du pays et à marquer une évolution dans la coopération militaire avec la France.
Autrefois considéré comme un poste opérationnel avancé de l’armée française en Afrique centrale, le camp de Gaulle va connaître une réduction significative de ses effectifs. Les 300 fantassins français présents actuellement vont laisser place à 150 instructeurs, répartis à parts égales entre français et gabonais. Cette réorganisation traduit une volonté d’adapter la présence militaire étrangère aux besoins spécifiques du Gabon, tout en préservant les liens stratégiques avec la France.
Un pôle de formation sous-régional
Désormais, ce camp ne servira plus de base pour des opérations militaires, mais deviendra un centre de formation. Deux écoles y verront le jour : une école d’administration et une école de protection de l’environnement. Ce repositionnement s’inscrit dans une démarche de renforcement des capacités locales et de coopération régionale.
« Je pense que c’est le meilleur équilibre », estime Oligui Nguema, soulignant que la nouvelle configuration du camp permettra de répondre aux enjeux actuels tout en conservant une coopération avec la France.
Le choix d’un nouveau nom pour ce camp militaire s’inscrit dans une dynamique plus large de réappropriation nationale. Si le président n’a pas encore dévoilé les propositions envisagées, cette décision marque une volonté de rompre avec certains symboles de l’époque coloniale tout en maintenant une coopération pragmatique avec les partenaires internationaux.
Avec cette réforme, le Gabon affirme sa volonté de prendre en main son avenir militaire et stratégique, tout en inscrivant son partenariat avec la France dans une logique plus équilibrée.