Le gouvernement tchadien a annoncé le 25 août 2025 la fermeture de son ambassade à Libreville, une décision qui s’inscrit dans une vaste réorganisation de son dispositif diplomatique à l’étranger. N’Djamena se veut toutefois rassurant : les relations historiques qui lient le Tchad et le Gabon ne sont pas remises en cause.
Selon une note officielle du ministère tchadien des Affaires étrangères, cette mesure découle d’une politique de rationalisation de la présence diplomatique du pays. Désormais, c’est l’ambassade du Tchad à Malabo, en Guinée équatoriale, qui sera chargée de gérer les relations bilatérales avec Libreville et de suivre les dossiers relatifs à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dont le siège est installé à Libreville.
Le gouvernement tchadien insiste sur le caractère administratif de cette fermeture, et non politique. « Cette décision ne modifie en rien les excellents rapports d’amitié, de coopération et de fraternité », qui unissent les deux pays, précise le document. Une position qui traduit la volonté des présidents Mahamat Idriss Déby Itno et Brice Clotaire Oligui Nguema de maintenir une dynamique partenariale solide, en dépit de l’absence d’une représentation diplomatique permanente à Libreville.
La mesure n’est pas isolée. Dans le cadre de la même restructuration, N’Djamena a également fermé son ambassade en Côte d’Ivoire, dont la juridiction sera désormais couverte par le Bénin. L’ambassade en Israël et le consulat d’Istanbul ont également été concernés par cette vague de réorganisation.
Sur le plan régional, cette fermeture interroge davantage par sa portée symbolique que par ses effets concrets. Le Tchad et le Gabon entretiennent depuis plusieurs décennies des relations étroites, portées par la coopération bilatérale, la défense des intérêts communs en Afrique et leur rôle actif au sein de la CEEAC. Libreville, qui abrite le siège de l’organisation, reste un acteur diplomatique clé, tandis que N’Djamena joue un rôle sécuritaire majeur dans la lutte contre le terrorisme et les crises régionales.
En réalité, cette réorganisation reflète une tendance croissante parmi plusieurs États africains : réduire les coûts liés aux représentations diplomatiques tout en redéfinissant leurs priorités stratégiques. Pour le cas du Tchad, il s’agit d’un ajustement administratif qui ne semble pas remettre en cause la proximité politique et diplomatique avec le Gabon.