Lors de son passage à l’émission « 1 candidat, 1 projet », le 8 avril dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema, a présenté les grandes lignes de son projet de société, défendu le bilan de la transition et esquissé les réformes envisagées pour l’avenir du Gabon.
En introduction, Oligui Nguema a longuement justifié le changement de régime intervenu le 30 août 2023, le qualifiant d’unique au monde par son absence d’effusion de sang. « Je pense au monde [c’est] le seul coup d’État sans effusion de sang », a-t-il affirmé, insistant sur le caractère inclusif du processus qui a suivi : « Nous avons amorcé une transition inclusive. Avec toutes les forces vives de la nation […] Ce n’était pas les militaires qui étaient au contrôle. Mais tout le monde a participé ». Il s’est également félicité du respect du chronogramme établi, y voyant la marque d’une transition « modèle » qui, selon lui, « sera enseignée dans la plupart des grandes universités ».
Parmi les réalisations durant la transition, le candidat a mis en exergue la réforme du code électoral. Il a salué le retour à l’élection présidentielle à deux tours et la suppression du « ticket accolé » (candidature conjointe président/député), qu’il a lié aux tensions passées : « C’est ce ticket qui a forcé les militaires à sortir des casernes ». La réintroduction de « l’enveloppe poubelle » dans l’isoloir a été présentée comme une mesure anti-fraude visant à empêcher l’achat de votes. Il a également mentionné la création d’une autorité indépendante de contrôle des élections (ACER) et le retour des observateurs internationaux, concluant que ce nouveau code électoral était, à son avis, « parfait » et fruit d’un processus inclusif.
Interrogé sur la décentralisation, le « Bâtisseur » a crédité la nouvelle Constitution et la « volonté des militaires » du CTRI pour les avancées permises. Il a toutefois souligné que son effectivité nécessiterait un cadre juridique précis et une formation adaptée des acteurs locaux. Il a précisé que les collectivités locales devraient bénéficier des impôts des sociétés implantées sur leur territoire et de leurs contributions RSE. Pour illustrer une répartition équitable des ressources, il a évoqué un mécanisme potentiel allouant une somme fixe à chaque collectivité, complétée par des dotations ajustées selon la population.
Concernant la gouvernance, le candidat-président a affirmé que la lutte contre la corruption était une priorité et que celle-ci avait « nettement baissé » depuis août 2023. Il a préconisé un renforcement des lois, notamment du code pénal : « Il faut avoir des lois fortes et il faut être dur ». Évoquant l’action de la task-force anti-corruption, il a annoncé vouloir « tendre vers la digitalisation » des services publics comme prochaine étape stratégique pour augmenter les recettes de l’État. « Si on digitalise tout le Gabon, nous sommes à 45, 60 milliards », a-t-il indiqué. Il a aussi rappelé certaines mesures de rationalisation financière prises durant la transition, comme la suppression du « visa d’opportunité » à la Présidence et le rétablissement de « l’unicité des caisses » au Trésor.
À l’approche du scrutin, Brice Clotaire Oligui Nguema cherche à convaincre les électeurs en s’appuyant sur les actions menées durant la transition et sur sa vision réformatrice. Les gabonais sont appelés aux urnes ce samedi 12 avril 2025 pour choisir leur prochainprésident.