Face à la montée des violences dans les établissements scolaires, le ministère de l’Éducation nationale, à travers le Programme d’investissements dans le secteur de l’éducation (PISE), met à la disposition des enseignants et encadreurs un guide national de prévention et de prise en charge des violences en milieu scolaire. Ce document se veut un outil d’action et de réflexion pour bâtir une école plus sûre, plus inclusive et respectueuse des droits de chaque élève.
Selon l’enquête nationale de 2019, les formes de violences les plus répandues dans les écoles gabonaises sont verbales, physiques, économiques et sexuelles. Insultes, humiliations, coups, racket, harcèlement, gestes déplacés ou propos à connotation sexuelle : ces comportements compromettent gravement la qualité de l’apprentissage et la santé psychologique des élèves.
Les conséquences sont multiples : blessures, phobies scolaires, anxiété, rejet de l’école, décrochage, voire suicide. Les auteurs, eux, s’exposent à l’exclusion, des poursuites judiciaires, à des conflits familiaux ou à des dérives sociales, tandis que les témoins développent souvent un sentiment d’impuissance et une perception négative du système éducatif.
Le document propose une approche structurée pour prévenir, gérer et traiter les violences scolaires. Il recommande notamment :
- le développement de partenariats avec les familles et les communautés ;
- la mise en place de protocoles de gestion de crise avant qu’une situation ne dégénère ;
- l’accompagnement des victimes, témoins et auteurs ;
- des séances d’écoute, de médiation et de sensibilisation dans les établissements.
L’accent est mis sur la prévention primaire, à travers la définition de normes claires et justes, la valorisation des comportements positifs, ou encore la réorganisation des classes pour éviter les ghettos scolaires. La prévention secondaire, elle, cible les élèves les plus vulnérables, en insistant sur le renforcement des compétences sociales, l’empathie et la participation active des parents.
Le guide souligne que le climat scolaire est la clé de voûte de toute politique de prévention. Il repose sur plusieurs piliers :
- la collaboration entre adultes, enseignants et parents, pour protéger l’établissement des dérives ;
- la qualité de l’enseignement, qui s’améliore quand le climat de classe est positif ;
- la sécurité physique et émotionnelle, condition du bien-être de tous ;
- l’environnement scolaire, où la propreté et la sécurité des lieux participent au sentiment d’appartenance ;
- l’engagement collectif, à travers des projets, clubs et activités communautaires favorisant la solidarité.
En plaçant la prévention et la cohésion au cœur de son action, le ministère de l’Éducation nationale espère construire une école gabonaise où chaque élève puisse apprendre, s’épanouir et grandir dans un environnement sain, respectueux et sécurisé.

