Le 15 novembre 2025 a marqué le sixième jour du procès de Sylvie Aimée-Marie Bongo Valentin et de son fils, Nourredin Bongo Valentin, au tribunal de Libreville. Cette date a également signé la fin des auditions des dix prévenus impliqués dans cette vaste affaire judiciaire. Un moment intense , rythmé par les interventions de plusieurs personnalités appelées à la barre pour répondre à de lourds chefs d’inculpation.
Les débats ont repris avec l’audition de Jessy Ella Ekogha, poursuivi notamment pour blanchiment de capitaux, trouble à l’opération d’un collège électoral, association de malfaiteurs et recel de fonds publics.
L’un de ses propos a particulièrement choqué le public : « Durant la période où j’ai travaillé dans le secteur privé, j’ai perçu entre 500 et 600 millions de FCFA. Par la suite, en tant que conseiller spécial, mes revenus se situaient entre 500 et 800 millions de FCFA. » Ces déclarations ont conduit le procureur général près la Cour d’appel à qualifier l’attitude du prévenu « d’arrogante », rappelant qu’il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Son avocate est aussitôt intervenue pour préciser que son client ne faisait que répondre aux questions posées et n’avait en aucun cas fait preuve d’arrogance.
Le deuxième prévenu entendu ce jour est Steeve Ndeko Dieko, poursuivi pour blanchiment de capitaux, a assuré devant la Cour qu’il disposait de l’ensemble des justificatifs relatifs à ses avoirs, affirmant qu’aucun ne provenait de revenus illicites. Après plusieurs échanges entre l’ex-secrétaire général du Parti démocratique gabonais et la Cour, le procureur de la République a finalement concédé : « Je n’ai plus rien à dire, il a été clair. » Le président de la Cour a confirmé cette position en indiquant ne plus avoir de questions supplémentaires.
Le troisième prévenu, Jordan Kamuset, comparaissait pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs. Selon le procureur, il serait « le seul qui n’a pas profité de cette manne », une remarque marquante au regard des déclarations des prévenus précédents, car ce dernier était celui qui avait le moins profité du système.
Les auditions se sont achevées avec le passage de Kim Oun, ancien responsable civil de l’ex-Première dame du Gabon. Poursuivi pour les mêmes chefs d’inculpation que Jordan Kamuset, il a répondu aux questions de la Cour et a souligné qu’il était impossible de refuser un ordre de l’ex-Première dame sans risquer de perdre son emploi.
À la fin du passage des dix prévenus, le président de la Cour a demandé si l’un des membres de la juridiction avait d’autres questions à adresser aux inculpés. Le procureur général a alors indiqué qu’il souhaitait entendre une dernière fois Ali Saliou Mohamed. Cette ultime phase de questions réponses a ainsi définitivement scellé la clôture des auditions.
La suite du procès sera consacrée aux réquisitions, plaidoiries et délibérations, tandis que l’attente demeure grande quant aux décisions qui seront rendues dans cette affaire impliquant d’anciennes figures parmi les plus influentes de l’appareil étatique gabonais.

