C’est désormais officiel : Constant Mutamba n’est plus ministre de la Justice en République démocratique du Congo (RDC). Il a remis sa démission le mercredi 18 juin 2025, après avoir été rattrapé par des accusations de détournement de deniers publics. La veille, il avait été reçu par le président Félix Tshisekedi, lequel ne se serait pas opposé à son départ, dans un souci de laisser la justice faire son travail.
La démission de l’ancien garde des Sceaux était attendue depuis que l’Assemblée nationale avait autorisé les poursuites à son encontre, le dimanche 15 juin. Conformément à la Constitution congolaise, un ministre mis en cause ne peut rester en poste une fois cette étape franchie.
Dans une lettre adressée au chef de l’État, Constant Mutamba, qui dit partir « non sans regret », affirme être la cible d’un « complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de ses compatriotes ». Une thèse qu’il brandit pour dénoncer ce qu’il considère comme un acharnement contre sa personne.
Au cœur du scandale : une enveloppe de près de 19 millions de dollars (soit 11,4 milliards FCFA), censée financer la construction d’une prison à Kisangani. Ces fonds, issus d’un programme d’aide aux victimes de guerre, auraient été transférés à une société dénommée Zion, sur un compte bancaire ouvert seulement la veille de la transaction.
Accusations que Constant Mutamba réfute avec vigueur. Il assure dans sa lettre n’avoir « jamais pris aucun dollar à l’État » et dénonce une justice « instrumentalisée » à des fins politiques. Il promet de poursuivre, hors du gouvernement, son combat pour une justice « juste et équitable ».
Cette affaire, au-delà de la chute politique qu’elle provoque, soulève de nouveau la question de la transparence dans la gestion des fonds publics en RDC.