Les réseaux sociaux ont transformé la manière de communiquer et d’interagir depuis leur émergence au début des années 2000. Bien qu’ils offrent de nombreuses opportunités pour se connecter avec les autres, partager des idées ou encore promouvoir des causes, ils posent également certains risques pour la santé mentale.
La pression psychologique qu’exercent les réseaux sociaux de nos jours est telle que de nombreux utilisateurs ressentent un besoin constant d’être à jour, de répondre aux attentes des autres, tout ceci afin de maintenir une image positive. Plusieurs observateurs appellent cette pathologie la peur de manquer quelque chose, souvent désignée sous le terme « FOMO » (Fear of Missing Out). Les utilisateurs se sentent souvent obligés de consulter leurs profils et leurs notifications, ce qui perturbe leur tranquillité d’esprit. De plus, selon les experts de la santé, cette utilisation compulsive peut entraîner une dépendance, où l’individu se sent incapable de se déconnecter, exacerbant davantage l’anxiété. « C’est difficile pour les consommateurs de se défaire de leurs écrans, bon nombre d’entre eux ne veulent surtout pas être en marge de l’information » a révélé Rita Medza, psychologue clinicienne .
Selon l’experte, il existe une corrélation entre une utilisation excessive des médias sociaux et des symptômes dépressifs. Les comparaisons constantes avec les autres, alimentées par une exposition continue aux moments heureux des vies des autres, peuvent miner l’estime de soi des utilisateurs. Il est donc courant de voir des publications qui montrent des expériences idéalisées, ce qui peut donner l’impression que la vie des autres est plus satisfaisante et épanouie. La psychologue le confirme, ce phénomène de comparaison peut conduire à des sentiments d’inadéquation et à une une perception déformée de la réalité. «l’usage des réseaux sociaux peut amener les utilisateurs à comparer leurs vies et celles idéalisées qui sont diffusées sur les réseaux sociaux » affirme- t- elle.
L’estime de soi est également impactée par les interactions sur les réseaux sociaux. Les dynamiques d’approbation et de rejet, souvent mesurées par le nombre de « likes » ou de commentaires, peuvent provoquer une fluctuation de l’estime personnelle. Rita Medza est formelle, «Les consommateurs des réseaux sociaux développent très souvent des sentiments d’infériorités , et une très mauvaise estime de soi ». Les utilisateurs investissent en conséquence une grande partie de leur valeur personnelle dans la reconnaissance qu’ils reçoivent en ligne, les rendant vulnérables aux critiques et aux cyber harcèlements. Ces expériences peuvent nuire à la perception de soi et, à long terme, engendrer des troubles de la santé mentale.
L’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale peut également être exacerbé par des mécanismes sociologiques plus larges, tels que l’isolement social. « Une personne qui est tout le temps sur internet va peu à peu se déconnecter de la vie réelle et s’inventer une vie virtuelle » souligne le Dr Medza. Bien que les réseaux sociaux semblent faciliter des connexions, ils peuvent paradoxalement conduire à des interactions superficielles. L’augmentation des conversations virtuelles au détriment des interactions face à face peut renforcer un sentiment d’isolement, surtout chez les jeunes qui sont encore en train de développer leurs compétences sociales.
Rappelons que la vocation originelle des réseaux sociaux était de créer des relations entre les individus, de partager ou de publier du contenu (articles, photos, vidéos, etc.) et de développer l’image de son entreprise. C’est devenu un espace incontournable pour trouver des prospects et vendre ses produits ou ses services. Cependant, leurs effets néfastes sur la santé mentale ne doivent pas être négligés. L’anxiété, la dépression et les problèmes d’estime de soi sont autant de conséquences qui peuvent découler de l’utilisation abusive de ces plateformes. Il est crucial que les utilisateurs prennent conscience de ces dangers et pratiquent une utilisation raisonnable des réseaux sociaux.