Depuis plusieurs jours, d’aucuns évoquent la suppression de l’application développée par l’entreprise chinoise ByteDance, TikTok dans les magasins d’application le 15 mars 2023. En réalité, il n’en est rien. En effet, c’est la Commission européenne qui a « demandé par mail à ses salariés de supprimer la plateforme de leurs téléphones aussi bien professionnels que personnels ». Cette mesure selon l’institution « vise à protéger les données et les systèmes de la Commission contre les menaces potentielles en matière de cybersécurité ».
« Afin de protéger les données de la Commission et de renforcer sa cybersécurité, le conseil d’administration de la CE a décidé de suspendre l’application TikTok sur les appareils d’entreprise et les appareils personnels inscrits aux services d’appareils mobiles de la Commission », a indiqué le courriel, consulté par Euractiv, un réseau de médias européens spécialisé dans la publication d’articles sur l’actualité européenne et sur les grandes questions européennes.
Selon Euractiv, « il a été demandé aux membres du personnel de le faire dès que possible et au plus tard le 15 mars. Pour ceux qui ne respectent pas la date limite fixée, les applications d’entreprise comme le courrier électronique de la Commission et Skype for Business ne seront plus disponibles ».
Interrogé par Euractiv, le porte-parole de TikTok a exprimé sa déception face à une mesure qu’il juge « malavisée ».
« Nous sommes déçus par cette décision, que nous pensons être malavisée et basée sur des idées fausses fondamentales. Nous avons contacté la Commission pour mettre les choses au clair et expliquer comment nous protégeons les données des 125 millions de personnes à travers l’UE qui viennent sur TikTok chaque mois ».
Outre la décision de la Commission européenne de supprimer TikTok des smartphones de ses employés, les agences fédérales américaines ont également décidé d’interdire l’usage de l’application sur les appareils professionnels de leurs agents. En Belgique, c’est le Conseil national de sécurité (CNS) qui a pris la décision « d’interdire aux ministres, membres de cabinets et fonctionnaires fédéraux l’usage de l’application chinoise TikTok sur leurs appareils professionnels ». Une « une décision logique et nécessaire », selon le vice-Premier ministre Georges Gilkinet.
Malgré cette décision des institutions européennes et américaines, le grand public et les autres institutions à travers l’Europe et le monde ne sont pas concernés par cette mesure. Et même si le gouvernement américain songe à bannir totalement TikTok de son territoire, l’application qui compte à ce jour plus d’un milliard d’utilisateurs mensuels actifs dans le monde, a encore de beaux jours devant elle.