Le Parlement turc a entamé dimanche 28 juillet l’examen d’une loi visant à réguler le nombre de chiens errants, estimée à environ 4 millions. Le texte prévoit leur capture et leur placement en fourrière, avec la possibilité d’euthanasier certains d’entre eux. Cette proposition suscite une vive opposition de la part des défenseurs des animaux et de l’opposition politique, qui craignent une campagne d’euthanasie massive.
Depuis 20 ans, la Turquie se targue d’avoir une des législations les plus avancées en matière de protection animale, obligeant les municipalités à stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants dans leur quartier d’origine. Toutefois, cette loi n’a jamais été pleinement appliquée, conduisant à une prolifération des animaux que le gouvernement qualifie de problème de santé publique.
Le projet de loi prévoit notamment l’euthanasie des chiens malades ou présentant un « comportement négatif », une disposition vivement critiquée par les défenseurs des animaux qui préconisent la stérilisation massive. L’ONG Animal Save Movement mène une campagne active sur les réseaux sociaux, soutenue par des personnalités telles que l’acteur britannique Peter Egan.
La Turquie est classée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un pays « à haut risque » pour la rage. Au cours des cinq dernières années, 55 décès ont été causés par des chiens, soit par morsure, soit dans des accidents de la route.
L’opposition, menée par le Parti républicain du peuple (CHP), deuxième force à l’Assemblée nationale, s’oppose fermement au texte et promet de ne pas l’appliquer si celui-ci est adopté.
Naomi Chinyere