Le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a annoncé la disponibilité continue des antirétroviraux (ARV) dans les Centres de traitement ambulatoire (CTA) du Gabon. Cette assurance a été donnée le 2 juin dernier, lors d’une rencontre avec les responsables du Réseau gabonais des personnes vivant avec le VIH/Sida (REGAP+), selon des informations obtenues par l’Agence gabonaise de presse (AGP) auprès d’une source administrative.
Cette décision du gouvernement s’inscrit dans la poursuite du programme national de structuration de la réponse au VIH, lancé en juillet 2024. Ce plan vise à renforcer durablement la stratégie de lutte contre l’épidémie au Gabon, en améliorant à la fois l’accès aux traitements et les capacités de dépistage, de suivi et de prise en charge médicale.
En garantissant la disponibilité des ARV jusqu’en 2026, le ministère de la Santé entend prévenir les ruptures de stock qui avaient marqué les années précédentes. Pour de nombreux patients, ces pénuries avaient eu des conséquences dramatiques, notamment des interruptions de traitement, des complications médicales et une perte de confiance dans le système de santé.
Acquisition de 25 appareils pour les tests de charge virale
Autre annonce forte : l’acquisition cette année, avec le soutien de partenaires techniques et financiers, de 25 appareils destinés à la réalisation de tests de charge virale. Cet examen, qui permet d’évaluer la quantité de virus dans le sang d’un patient sous traitement, est un outil crucial pour adapter la prise en charge et assurer l’efficacité des antirétroviraux.
Le test, souvent hors de portée pour les patients sans ressources en raison de son coût élevé estimé à environ 60 000 FCFA sera ainsi rendu plus accessible. Selon le ministre, cette dotation vise à équiper les centres spécialisés à travers le pays, afin de garantir un suivi biologique de qualité à tous les patients vivant avec le VIH, sans distinction de statut social ou de localisation géographique.
Une réponse attendue face aux difficultés passées
La régularité dans l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux constitue un enjeu majeur pour les patients séropositifs. Ces dernières années, le Gabon avait connu plusieurs vagues de pénuries, suscitant la colère et l’inquiétude des associations et des malades. Dans certains cas, les interruptions avaient duré plusieurs mois, mettant en péril la santé des usagers et compromettant les efforts de prévention.
Avec ces nouvelles garanties et investissements, le gouvernement marque un tournant. Il s’agit de restaurer la confiance, mais aussi de rappeler que la lutte contre le VIH/Sida ne peut être efficace sans une prise en charge continue, gratuite et équitable. À travers cette démarche, le Pr Adrien Mougougou affirme la volonté des autorités de faire de la santé publique une priorité nationale.