Les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), réunis à Malabo le samedi 9 mars, à l’occasion de la 24e session ordinaire de l’institution sous-régionale, ont décidé de lever les sanctions contre le Gabon.
Suite au « coup de libération » du 30 août 2023, qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, entraînant l’arrivée au pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), le Gabon avait été suspendu de la CEEAC et de l’Union africaine (UA). Après d’innombrables visites de travail et d’amitié effectuées dans les pays membres par le Président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, pour plaider en faveur de la levée de ces sanctions, le Gabon a finalement eu gain de cause le 9 mars 2024. Toutefois, ces six mois de suspension ont eu un impact économique significatif dans le pays.
Dans une interview accordée à Gabon 24, le président de la Société gabonaise de suivi-évaluation des politiques publiques (SOGEVAL), Petit-Lambert Ovono, a souligné l’impact de ces sanctions sur l’économie locale.
« Lorsqu’un pays est suspendu, il perd en crédibilité (…) Et lorsque cela arrive, les autres organisations internationales suivent le mouvement. Cela a un impact auprès de nos bailleurs de fonds et de nos investisseurs. Dès l’instant où le Gabon est sous surveillance, les partenaires sont contraints de freiner leurs investissements. Cela engendre une augmentation de la dette et le pays se trouve limité dans sa capacité à faire des échanges avec le monde extérieur », a déclaré Petit-Lambert Ovono.
Le président de la SOGEVAL a également évoqué la flambée des prix en période de sanctions. « Quand il y a des sanctions, les prix augmentent de façon exponentielle. Un pays qui a accès à la mer réalise tout son commerce par le transport maritime. Tous les produits importés deviennent alors excessivement chers », a-t-il indiqué.
Selon Petit-Lambert Ovono, le Gabon, s’agissant de l’emprunt obligatoire, en tant que pays à revenu intermédiaire supérieur, ne bénéficie pas de l’aide publique au développement. Toutefois, il peut emprunter sur les marchés financiers internationaux, bien que cette capacité soit réduite lorsqu’il est frappé par des sanctions.
Avec la levée des sanctions, le Gabon retrouve sa place dans le concert des nations, ce qui favorise les échanges d’exportations et d’importations.
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