Créée pour soulager les populations en matière de dépenses liées aux soins de santé, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) étale de plus en plus des difficultés qui ne finissent pas d’interroger sur son avenir. Surtout avec l’énième grève des pharmaciens qui ont suspendu leurs prestations aux assurés pour cause de dettes impayées par cette caisse d’assurance maladie. Va-t-on vers une faillite programmée ?
La CNAMGS court-elle vers une faillite programmée ? La question se pose alors que de nombreux Gabonais éprouvent à nouveau de grosses difficultés en ce début d’année 2025 à accéder aux prestations offertes par l’institution. Des difficultés liées à l’arrêt de ces prestations par les pharmaciens qui croulent sous le poids des dettes de la CNAMGS, qui manifestement peine à régler ses factures auprès de ces établissements. Des suspensions devenues monnaie courante, pénalisant ainsi des assurés contraints de suspendre leurs traitements, avec des risques de rechute et même de mort, alors qu’ils cotisent pour le fonctionnement de cette caisse.
La question qu’ils se posent désormais est celle de savoir où vont alors les prélèvements qui sont ponctionnés à la source sur leurs salaires à destination de la CNAMGS ? Cet argent reversé au trésor public est-il réellement destiné à la caisse ? Comment expliquer les difficultés financières chroniques d’une caisse aussi stratégique pour la politique sanitaire du pays, vitale pour les populations démunies, qui ne peuvent s’offrir le luxe des soins à grands coûts ?
À combien la dette de la CNAMGS s’élève-t-elle auprès de ses créanciers ? Le règlement dont l’institution dit avoir déjà entamé pour ramener les pharmaciens à de meilleurs sentiments va-t-il enfin permettre d’en finir une bonne fois pour toutes avec ces suspensions de prestations à répétition et qui pénalisent lourdement et injustement les pauvres patients dont le seul crime est d’avoir souscrit aux prestations de la CNAMGS ? L’argent ainsi décaissé sera-t-il suffisant pour éponger toute l’ardoise ?
Difficile d’en savoir un peu plus, puisque ni la CNAMGS, ni le syndicat des pharmaciens, aucune des parties n’a daigné répondre à nos questions, sans doute au regard de l’embarras que soulève le sujet. À cela s’ajoutent des évacuations à l’étranger, jugées problématiques et coûteuses pour une structure qui souffre déjà d’un manque d’argent.
À l’évidence, l’institution, visiblement à bout de souffle, ne sait plus à quel saint se vouer, d’autant qu’aucune des solutions préconisées jusqu’ici n’a véritablement permis à la caisse de sortir la tête de l’eau. Car que ce soit sous administration provisoire en 2022 ou avec la privatisation fin 2023, aucun de ces remèdes n’a permis à ce jour à la CNAMGS de se remettre sur pied.
Alors quelle solution choc pour un si gros malade qui chute et rechute sans arrêt depuis des années ? Quel mode de gestion efficace d’une caisse dont les défaillances d’une administration régulièrement accusée de prévarications ne fait que l’enfoncer vers la banqueroute. En plein processus de restauration des institutions, la CNAMGS se trouve désormais à la croisée des chemins, aux autorités de savoir désormais quelle modèle lui insuffler pour une assurance maladie digne d’un Gabon en plein essor vers la félicité.

