A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle sous le thème « les langues maternelles comptent: célébration du jubilé d’argent », le ministre d’État , ministre de l’Éducation nationale et de l’instruction civique Camélia Ntoutoume Leclercq, accompagnée de sa collègue de l’Enseignement supérieur, s’est rendue au complexe scolaire d’Alibandeng où se tenait une journée socioculturelle.
Cette activité a été marquée par la présentation et la remise du rapport général de ‘’l’atelier de réflexion sur l’élaboration de la stratégie de l’intégration des langues nationales dans le système éducatif gabonais’’. Pour la ministre d’État chargée de l’Éducation nationale, cet atelier doit proposer des stratégies afin d’intégrer l’enseignement des langues maternelles dans les curriculas d’ici l’année scolaire 2025-2026. Le rapport qui lui a été remis a donc pour but de concevoir un dispositif opérationnel pour l’introduction des langues nationales dans le système dès la rentrée scolaire prochaine.
Les objectifs spécifiques de cet atelier ont été énoncées par la tutelle:
- Déterminer les orientations du programme d’enseignement-apprentissage des langues nationales, des outils didactiques et des manuels scolaires;
- Définir les stratégies de formation des enseignants des langues nationales, le mode de recrutement et le profil des enseignants-ressources;
- Elaborer un cadre juridique ainsi que les mécanismes de gouvernance au sein du Ministère pouvant réguler la nouvelle politique linguistique;
- Mettre en place une stratégie multi-variée, centrer l’animation culturelle autour des langues nationales et de leur enseignement-apprentissage dans un cadre non-formel voire informel des langues;
- Elaborer le projet de budget à soumettre lors des conférences budgétaires pour une meilleure gestion des activités destinées à l’introduction des langues nationales.
Les autorités du pays en tête desquelles le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema accordent une grande importance au retour aux valeurs ancestrales et à l’attachement à une identité nationale manifeste, cela passe par la réappropriation et l’apprentissage des langues maternelles. Pour ce faire, la nouvelle Constitution votée par les gabonais en novembre dernier établit que cette dernière « proclame solennellement son attachement à sa terre, ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, à son patrimoine culturel, matériel et spirituel, et à ses langues nationales, au respect des libertés, des droits et des devoirs du citoyen ». Plus précisément , à l’avant dernier alinéa de l’article 1 de cette dernière dispose que « la république gabonaise œuvre pour la protection, la promotion et l’enseignement de ses langues nationales ».
Cet atelier qui a réuni plus d’une soixantaine d’experts, montre à suffisance l’intérêt que le sujet suscite chez les acteurs de l’éducation de tous les ordres de la chaine de l’enseignement et des différents partenaires sociaux. La tutelle est donc appelée à prendre en compte les recommandations contenues dans le rapport général afin de matérialiser et concrétiser l’enseignement des langues maternelles au Gabon.