Au Gabon, une scène se répète dans de nombreux quartiers : des sacs de pain suspendus aux portes des boutiques, en attendant l’ouverture. Si cette pratique répond à des impératifs logistiques, elle soulève des questions de sécurité et d’hygiène alimentaire.
Dans plusieurs points de vente, notamment les épiceries de quartier, les livraisons de pain ont lieu avant l’ouverture des magasins. Les sacs de pain sont alors accrochés aux portes ou déposés sur le sol, parfois pendant plusieurs heures. Cette méthode soulève des préoccupations concernant la conservation des aliments et la sécurité.
Le pain, un aliment de base, se retrouve ainsi exposé aux intempéries : poussière, insectes, animaux errants, et même, dans certains cas, à la convoitise de personnes mal intentionnées. Cette situation soulève une question essentielle : quelles garanties de salubrité pour les consommateurs ?
Un risque sanitaire sous-estimé ?
L’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA), chargée de veiller à la qualité des produits alimentaires, ne peut ignorer cette situation. Un pain laissé sans surveillance et sans protection adéquate peut rapidement devenir un vecteur de contamination. Pourtant, aucune réglementation stricte ne semble encadrer cette pratique.
Au-delà de l’hygiène, la sécurité est également en jeu. Un sac de pain suspendu à une porte peut être facilement volé. Qui garantit que le produit livré est bien celui que le consommateur achètera quelques heures plus tard ?
Si cette situation perdure, c’est aussi parce que les boulangeries et les revendeurs n’ont pas encore mis en place des protocoles adaptés. Faut-il exiger la présence d’un réceptionnaire pour chaque livraison ? Instaurer des casiers sécurisés et hygiéniques pour le stockage du pain ? La question mérite d’être posée.
Les consommateurs doivent également être vigilants. Ils sont invités à vérifier l’état du pain acheté, à privilégier les points de vente respectant des conditions d’hygiène optimales et, si nécessaire, à signaler les anomalies aux autorités compétentes.
L’AGASA et les acteurs du secteur alimentaire ont un rôle crucial à jouer dans la mise en place de normes strictes pour éviter que le pain, aliment du quotidien, ne devienne un risque pour la santé publique.