Le stationnement des véhicules aux abords des grands axes routiers du grand Libreville constitue une véritable source de revenu pour les jeunes des quartiers sous-intégrés en quête d’emploi. Cette activité, majoritairement pratiquée par des jeunes gabonais, a depuis quelques années, le vent en poupe.
Aux premières lueurs du jour ces jeunes, appelés Parckeurs, pour la plupart des gabonais, rallient leurs différents emplacements aux abords de certains magasins, restaurants, banques, etc. … L’objectif est de se mettre à l’affût de véhicules en quête d’un endroit où stationner. L’arrivée d’un potentiel client les met en ébullition, avec chacun qui essaie de captiver l’attention de l’automobiliste, le plus rapidement possible.
Bon nombre de ces jeunes parckeurs sont des pères de famille, qui se battent tant bien que mal pour subvenir aux besoins de leurs progénitures. Ce métier, comme tant d’autres, n’est pas sans danger pour ceux qui l’exercent. Ces jeunes sont exposés aux intempéries, aux accidents de la route et parfois même aux insultes de la part de certains automobilistes qui les accusent de faire payer des aires de stationnement supposément gratuites à l’origine. D’autres disent qu’ils sont quelquefois à l’origine des embouteillages, perturbant ainsi la circulation.
Rien qu’au centre ville il existe un groupe composé de près de 27 jeunes, répartis en trois groupes, qui exercent sur un site situé aux abords d’une agence bancaire de la place. Malgré les perturbations climatiques, ces parckeurs s’arment de beaucoup de courage et accostent les véhicules avec de grands gestes de la main. Après le repérage, ils indiquent aux clients un endroit de stationnement, et ils assurent la surveillance du véhicule en l’absence du propriétaire. Au départ des automobilistes, certains leur offrent un petit billet et d’autres estiment qu’ils n’ont rien fait de spécial pour mériter rémunération, d’aucun vont encore plus loin en les injuriant.
Les parqueurs essuient plusieurs critiques de la part des riverains les traitant de délinquants à cause de quelques cas de vols enregistrés ça et là par ces individus « la semaine dernière au démarrage de mon véhicule un parqueur à essayer de subtiliser mon sac » à déclaré une automobiliste.
Ce métier, quelquefois controversé, est toutefois un moyen important d’insertion ou de réinsertion pour ces jeunes. En dépit de toute chose, ce métier nourrit son homme et permet d’offrir une ration quotidienne à leurs familles. « Grâce au parckage j’arrive à payer ma maison, nourrir ma petite famille et j’ai même pu m’acheter une moto avec laquelle j’ai démarré une activité de livraison en parallèle » à déclaré Nani Anguilet Jean de Dieu, parckeur depuis bientôt 8 ans au centre ville. D’après ses dires, les revenus journaliers de cette activité varient entre 3000 francs et 5000 francs.
Par ailleurs, la détermination de ces jeunes à vouloir sortir de la pauvreté devrait faire l’objet d’un accompagnement spécifique de la part des autorités. En effet, s’inscrivant dans la politique mise en place par le gouvernement pour la lutte contre le chômage, ces jeunes sont en quelque sorte des acteurs de l’entreprenariat à zéro capital.