Moyen de prévention essentiel contre les maladies infectieuses, la vaccination revêt une importance capitale chez la femme enceinte, particulièrement au Gabon où le taux de natalité était estimé à 30,91 naissances pour 1000 habitants en 2024, mais où le taux de mortalité infantile reste élevé (38 décès pour 1000 naissances vivantes). À l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, célébrée fin avril, il est essentiel de rappeler les enjeux de cette protection
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la vaccination est un moyen simple et efficace de vous protéger des maladies dangereuses, avant d’être en contact avec ces dernières. Elle utilise les défenses naturelles de l’organisme pour créer une résistance à des infections spécifiques et renforcer le système immunitaire ». Autrement dit, les vaccins stimulent le système immunitaire pour qu’il produise des anticorps, comme il le ferait en cas d’exposition naturelle à la maladie.
La mortalité néonatale constitue un problème de santé publique majeur au Gabon, avec un taux préoccupant de 38 décès pour 1000 naissances vivantes. Pour protéger les nouveau-nés dès leurs premiers instants, la vaccination de la femme enceinte est une solution efficace. Comme le rappelle Dr Mabery Grodet Eyang Adryana, médecin résidente en pédiatrie, « la vaccination de la femme enceinte permet de protéger le bébé durant les premiers mois de vie. Grâce à la vaccination, la mère transmet, via le placenta, des anticorps spécifiques qui protègent le nouveau-né contre la maladie pour laquelle elle a été vaccinée ».
Le calendrier vaccinal s’adapte aux réalités sanitaires de chaque pays. « Au Gabon, le principal vaccin recommandé chez la femme enceinte est celui contre le tétanos », précise Dr Eyang Adryana. « Cette vaccination répond à un schéma précis de cinq doses : la première lors du premier contact prénatal, la deuxième un mois après, la troisième six mois après la deuxième, et ainsi de suite, selon le protocole établi », ajoute-t-elle.
Ce schéma protège à la fois la mère et l’enfant à naître. Malheureusement, de nombreuses femmes enceintes au Gabon ne bénéficient pas de cette protection optimale, pour des raisons diverses (accès géographique aux soins, manque d’information, obstacles structurels). Cette absence de vaccination les expose, elles et leurs bébés, à des risques importants. « Si la maman n’est pas vaccinée, son nouveau-né risque d’être exposé à la maladie contre laquelle elle aurait dû être protégée, car il n’aura pas reçu les anticorps maternels spécifiques », martèle Dr Eyang Adryana. Elle renchérit : « Or, les défenses immunitaires du nouveau-né proviennent de sa mère durant les premiers temps. Les pathologies contractées à cette période peuvent être graves, parfois fatales ».
Comme rappelé, la vaccination pendant la grossesse est donc un pilier essentiel de la protection de la mère et de l’enfant. Conscientes de cet enjeu, les autorités gabonaises, via le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2024-2028, ambitionnent de réduire drastiquement la mortalité néonatale pour atteindre l’objectif de 12 décès pour 1000 naissances vivantes. L’amélioration de l’accès aux structures sanitaires, notamment en zones rurales, et le renforcement de la sensibilisation constituent des leviers clés pour atteindre ce but et lutter efficacement contre ce fléau.

