Le rapport sexuel non consenti au sein du couple, parfois masqué sous l’appellation de « devoir conjugal » mais constituant un viol, est une violation grave des droits et de la dignité humaine. Malheureusement répandue, cette forme de violence sexuelle nécessite une sensibilisation accrue et une lutte déterminée.
La notion de « devoir conjugal » est fréquemment invoquée pour justifier, voire banaliser, les rapports sexuels non consentis au sein du mariage. De nombreuses victimes de violences conjugales subissent également des agressions sexuelles de la part de leur partenaire. « Si on regarde sous l’aspect culturel, parce que nous sommes d’abord africains, cela serait vu non pas comme un viol, mais comme un devoir, une obligation conjugale », analyse Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, vice-président de l’Assemblée nationale de la transition. Considérer l’acte sexuel comme une obligation maritale est une conception dangereuse qui perpétue des normes ignorant le consentement et le respect mutuels.
Le viol conjugal est une forme de violence sexuelle particulièrement insidieuse, souvent minimisée ou niée en raison du lien marital unissant l’agresseur et la victime. Pourtant, sur le plan légal, la perspective évolue. « On a le Code civil qui encadre les rapports en matière de vie maritale. Si on reste sur l’appréciation du Code civil et son évolution, on peut considérer que l’absence de consentement constitue un viol, même dans le cadre du mariage », rappelle le député. Le viol conjugal est un crime aux conséquences psychologiques et physiques dévastatrices, qui doit être reconnu et sanctionné comme tel.
Au-delà de la violence elle-même, cette pratique interroge les fondements des relations : « Ça nous emmène également à réfléchir sur les partenaires que nous choisissons […]. Si on fait des choix hasardeux, on peut se retrouver avec un époux ou une épouse qui ne sont pas compréhensifs », ajoute le vice-président de l’Assemblée nationale. La société doit impérativement remettre en question les normes culturelles et sociales qui légitiment ou minimisent ces actes et promouvoir des relations fondées sur le respect mutuel, l’égalité et le consentement éclairé.
Qu’il soit dissimulé derrière l’idée de « devoir conjugal » ou reconnu comme viol, le rapport sexuel non consenti est une violation inacceptable des droits humains. La lutte contre cette violence passe impérativement par l’éducation au consentement et au respect de l’autonomie corporelle et sexuelle de chaque individu, au sein du mariage comme en dehors.

