Le retrait immédiat de plusieurs lots de farines infantiles Blédina, annoncé par l’Agence nationale du médicament (ANMAPS) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), en raison d’un dépassement du seuil réglementaire d’aflatoxine B1, relance le débat sur la sécurité des aliments industriels pour nourrissons.
Les aflatoxines sont des toxines produites par certaines moisissures, notamment celles du genre Aspergillus, qui se développent sur des denrées mal stockées telles que les céréales, le maïs ou les noix. L’aflatoxine B1 est considérée comme la plus dangereuse : elle est classée cancérogène probable pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
L’annonce a suscité une vague d’inquiétude et d’indignation chez de nombreux parents, jusque-là fidèles à ce type de produits. « On nous vend ces produits en nous garantissant qu’ils sont sûrs pour nos bébés, et voilà que cette nouvelle nous tombe dessus », déplore Ekoua, mère de famille
Ce nouvel épisode met en lumière les pratiques de l’industrie agroalimentaire et, plus particulièrement, la production d’aliments ultra-transformés destinés aux nourrissons. L’usage d’additifs, de conservateurs et de procédés industriels alimente depuis plusieurs années les critiques. Pour de nombreux professionnels de santé, cet incident doit servir d’électrochoc.
« La meilleure alimentation pour un bébé reste le lait maternel, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Après six mois, il devient nécessaire de diversifier avec des aliments plus solides. Nous encourageons les mamans à préparer elles-mêmes les repas de leurs enfants », souligne Lydie Ngoma, infirmière au service pesée-nutrition du centre de santé de Glass.
Toutefois, pour des parents souvent pris par leurs activités professionnelles, ces produits prêts à l’emploi représentent une solution pratique. « Je quitte la maison à 6h pour ne rentrer qu’à 16h ou 17h. Quand je rentre, je suis exténuée et je n’ai plus la force de préparer à manger pour mon fils. Je préfère lui donner ces petits pots tout prêts », explique encore la mère de famille..
Face à ce nouvel incident sanitaire, certains parents se tournent désormais vers des alternatives plus naturelles, privilégiant les plats faits maison à base de produits locaux et une alimentation diversifiée dès le plus jeune âge.
« J’ai moi-même été nourrie avec les produits de notre terroir. Quand nous grandissions, mes frères et moi mangions des purées de maïs, de taro ou de banane. C’est naturellement que je vais reproduire le même schéma », confie Azriel, future maman. Cet épisode rappelle une fois de plus que la vigilance reste essentielle, surtout lorsqu’il s’agit de la santé des plus vulnérables.