Le Gabon célèbre ce 03 décembre 2025, la Journée internationale des Personnes Handicapées sous le signe d’un engagement politique renouvelé et d’une feuille de route clairement tracée. La Ministre des Affaires Sociales et de l’inclusion, Nadine Nathalie Awanang a délivré un discours solennel, affirmant que l’inclusion n’est plus une option, mais un pilier de la nouvelle ère.
Sous le thème international « Favoriser des sociétés inclusives pour les personnes handicapées afin de stimuler le progrès social », le membre du gouvernement a réaffirmé l’ancrage du pays dans le droit international, notamment par la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
« L’inclusion n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est un moteur essentiel du développement durable pour tous. Ce thème est un appel à l’action pour construire un avenir plus juste et plus équitable », a déclaré Nadine Nathalie Awanang. Saluant la fidélité du Gabon à ses valeurs de solidarité, la ministre a mis en exergue les avancées récentes qui ont permis de passer de la parole aux actes.
L’initiative la plus significative fut le recensement national des personnes en situation de handicap, mené du 11 décembre 2023 au 1er mars 2024. Cette opération historique a permis de disposer d’une cartographie précise du handicap au Gabon, avec près de 16 000 personnes identifiées.
Pour Nadine Nathalie Awanang « Cette activité fondamentale constitue un préalable pour mieux adapter nos politiques publiques, mieux orienter nos programmes et intervenir de manière ciblée au plus près des besoins réels », a indiqué
Pour concrétiser cette vision, la ministre a rappelé la tenue, le 12 août 2025, des premières assises du Comité National d’Insertion des Personnes Handicapées (CNIPH). Cette instance rassemble l’ensemble des départements ministériels pour coordonner la mise en œuvre des politiques inclusives dans tous les secteurs : santé, éducation, emploi, transport et culture.
Elle a cependant reconnu la persistance d’obstacles majeurs : l’accès à l’éducation, l’environnement inaccessible, la prise en charge sociale et l’insertion professionnelle. « Ce sont là les priorités que le gouvernement s’engage à traiter avec détermination ».
Pourtant, la réalité vécue par les familles confronte l’ambition politique à l’urgence du quotidien. Interrogé en marge de l’événement, un parent d’enfant handicapé a livré un témoignage poignant qui illustre le double défi gabonais. « Le manque de structures spécialisées et de prises en charge ou aide de l’État peut être un frein, surtout dans un pays où on veut tout ramener à la sorcellerie. Il faudrait plus de sensibilisation et un accompagnement pour que les gens comprennent certaines maladies, pathologies et soient des aides au quotidien plutôt que des juges », a indiqué AMN, parent d’un enfant autiste.
Cette interpellation met en lumière l’enjeu le plus profond : la lutte contre la stigmatisation et la nécessité d’un investissement matériel massif pour transformer la compassion en véritable soutien structurel.
In fine, la ministre a adressé un message vibrant aux premiers concernés, les assurant du soutien indéfectible de la Nation. « À nos chers compatriotes en situation de handicap, votre dignité est notre priorité. Vos droits sont non négociables. Votre inclusion est une exigence nationale. Vous n’êtes pas seuls. Le gouvernement est à vos côtés et continuera de renforcer les programmes… afin que chacun puisse participer pleinement à la vie sociale, économique et culturelle de notre nation », a-t-elle affirmé. Le Gabon réaffirme ainsi sa volonté collective de bâtir une nation où personne n’est laissé au bord du chemin.

