Le gouvernement lors de son conseil des ministres du lundi 29 décembre 2025 a engagé une réforme majeure du secteur des Eaux et Forêts à travers un projet d’ordonnance et deux projets de décrets visant à professionnaliser le Corps paramilitaire des Eaux et Forêts, renforcer la sécurité environnementale et mieux répondre aux défis liés au braconnage, à l’exploitation illégale des ressources naturelles et au conflit Homme-faune.
Le Ministère des Eaux et Forêts, chargé du conflit Homme-faune, franchit une étape décisive dans la modernisation de son dispositif institutionnel et opérationnel. Réunis autour d’un vaste chantier de réformes, les textes soumis à l’adoption visent à doter le Corps paramilitaire des Eaux et Forêts d’un cadre juridique, statutaire et organisationnel adapté à la nature sécuritaire de ses missions.
Au cœur de cette réforme figure le projet d’ordonnance portant statut particulier des personnels du Corps paramilitaire des Eaux et Forêts. Ce texte reconnaît pleinement le rôle stratégique de ces agents dans la sécurité environnementale nationale, notamment dans la lutte contre la criminalité forestière, faunique et hydrique. Il établit un statut spécifique tenant compte des risques, des contraintes opérationnelles et des exigences disciplinaires liées à leurs missions, tout en améliorant leur protection socio-professionnelle et la gestion des ressources humaines.
Structuré en six titres, le projet d’ordonnance encadre à la fois les personnels paramilitaires de carrière et les agents non permanents de l’État. Il prévoit également des mécanismes d’intégration et de formation adaptés pour certaines catégories, notamment les écogardes de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), afin de combler des insuffisances juridiques constatées dans l’application du Code forestier.
En complément, le projet de décret portant attributions et organisation du Corps autonome paramilitaire des Eaux et Forêts définit une architecture opérationnelle fondée sur un commandement en chef et des états-majors spécialisés. Ces structures auront notamment en charge la protection de la biodiversité et des ressources en eau, la gestion des parcs nationaux, les investigations judiciaires, les interventions sur le terrain et le génie forestier. L’objectif est de renforcer la discipline, la coordination et l’efficacité des actions face aux menaces environnementales croissantes.
Enfin, le projet de décret modifiant certaines dispositions du décret de 2011 portant organisation du Ministère des Eaux et Forêts vient adapter l’administration de tutelle à cette nouvelle réalité paramilitaire, conformément à l’ordonnance d’août 2025 ayant érigé les Eaux et Forêts en corps autonome. Il opère une refonte de l’architecture institutionnelle du ministère afin d’améliorer la cohérence entre les structures civiles et paramilitaires, tout en préservant les missions techniques et environnementales.
À travers ces réformes, l’État affirme sa volonté de renforcer durablement la protection des ressources forestières, fauniques et hydriques, de lutter plus efficacement contre le braconnage et l’exploitation illégale, et d’apporter des réponses plus structurées au conflit homme/faune, dans un contexte marqué par des enjeux sécuritaires et écologiques de plus en plus complexes.

