Le Conseil des ministres du 04 décembre 2025 a révélé un dysfonctionnement majeur dans la facturation de l’eau et de l’électricité dans la province de l’Estuaire, mettant en lumière un gouffre financier estimé à 84,7 milliards de FCFA. Cette situation, jugée alarmante par les autorités, affecte directement la qualité des services publics et fragilise les finances de l’État.
Selon les premières investigations, ce déficit résulte principalement de surfacturations, d’impayés massifs et de failles dans le suivi des consommations, mais également de pratiques irrégulières dans la gestion des compteurs et de la facturation. Le gouvernement a souligné que ces anomalies compromettent la capacité des institutions à fournir un service fiable et équitable aux populations.
« Ces écarts révèlent un manque de transparence et de contrôle dans le système de facturation actuel. Il est urgent de renforcer le suivi des consommations et de moderniser les compteurs afin d’assurer que chaque citoyen paie exactement ce qu’il doit, tout en protégeant les finances publiques », a martelé Gyslain Mapangou Mapangou, analyste économiste, avant de poursuivre, « Sans ces réformes, le déficit risque de s’aggraver et de peser davantage sur les usagers ».
Pour les citoyens, les conséquences sont concrètes. De nombreux habitants se plaignent de coupures fréquentes, de factures incohérentes ou gonflées, et de la difficulté à régulariser leur situation. Les associations de consommateurs alertent sur le manque de transparence et demandent des explications claires sur l’utilisation des fonds perçus et sur la correction des erreurs de facturation.
« Chaque mois, nous recevons des factures qui ne correspondent pas à notre consommation réelle. Cette situation est stressante et pénalise surtout les ménages modestes », témoigne Pauline Ekanga, une compatriote.
Face à cette situation, le gouvernement a annoncé un plan d’action immédiat : la révision des factures pour corriger les erreurs et éviter les surfacturations, la régularisation des comptes des consommateurs et des fournisseurs, les sanctions contre les responsables identifiés pour négligence ou complicité dans ces dysfonctionnements, et le renforcement du contrôle interne pour prévenir toute répétition du scandale.
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau a précisé que des mécanismes de suivi plus stricts et des audits réguliers seront désormais imposés pour garantir la fiabilité du service et restaurer la confiance des citoyens.
Les experts pointent plusieurs causes structurelles à ce gouffre financier : Système de facturation obsolète et manque de digitalisation, suivi insuffisant des consommations, notamment dans les zones urbaines à forte densité, gestion administrative laxiste et absence de contrôle rigoureux.
Selon ces derniers, la modernisation des infrastructures et des outils de suivi est indispensable pour éviter que de tels écarts ne se reproduisent à l’avenir.
L’affaire du gouffre de 84,7 milliards FCFA dans la province de l’Estuaire met en lumière les failles historiques dans la gestion des services stratégiques au Gabon. Si le plan de redressement est appliqué avec sérieux, il pourrait constituer un tournant dans la modernisation et la transparence des services publics, avec un impact direct sur la vie quotidienne des citoyens.
En attendant, les habitants observent attentivement les mesures annoncées, espérant la fin des factures injustes et un service fiable, gages d’une gouvernance plus responsable et d’une meilleure qualité de vie urbaine.

