Le SAMU social gabonais a été le théâtre ce mardi 21 octobre d’une mobilisation inédite en faveur de la santé cutanée. Sous le thème porteur « Droit à la santé dermatologique pour tous », cette première caravane dermatologique a permis à des centaines de personnes, souvent issues de milieux défavorisés, d’accéder gratuitement à des soins spécialisés.
La peau, organe le plus étendu du corps, est particulièrement sollicitée dans l’environnement tropical gabonais, favorisant infections et dermatoses. Pourtant, l’accès à un dermatologue reste un luxe pour une large partie de la population.
Cette initiative du Samu social en partenariat avec l’ONG Vitium, met en lumière l’urgence d’intégrer la dermatologie dans les programmes de santé de proximité. « Lors de la 78 ème assemblée générale de l’organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies de la peau ont été classées comme priorité de santé publique mondiale, nous là aujourd’hui pour informer les populations mais aussi les écouter et les accompagner »,a indiqué Ornella Tonda, présidente de l’ONG Vitium.
Les personnes dépistées ont reçu des traitements de première intention gratuits et des bons d’orientation vers les structures hospitalières pour les cas les plus complexes. « Il y’a quelques jours j’ai constaté l’apparition des petits sur mon corps en arrivant au Samu ce matin le médecin qui m’a reçu m’a appris que je faisais une réaction allergique certainement à cause d’un aliment que j’aurais consommé », s’est exprimé Carla Biloghe, une patiente.
La caravane, menée par des spécialistes gabonais, avait un double objectif parmis lesquelles, le dépistage précoce afin d’identifier rapidement les lésions cutanées malignes (cancers), les maladies infectieuses (mycoses, infections bactériennes) et les pathologies chroniques (eczéma, psoriasis). Mais également la sensibilisation pour démystifier les maladies de la peau et former aux gestes d’hygiène et de prévention notamment la protection solaire et la lutte contre les infections parasitaires. « Le gabonais lambda ne vient se faire consulter par un dermatologue que lorsqu’ils sont atteint de ce qu’ils appellent vulgairement gratis-gratas, ou ne connaissent que le vitiligo or, il y’a plusieurs pathologies et aujourd’hui en a on a répertorié 10, y’en a encore sûrement plus », a déclaré Wenceslas Yaba, coordinateur général du Samu social.
En choisissant le SAMU Social, les organisateurs ont assuré que cette campagne atteigne les populations les plus vulnérables (sans-abris, familles à faible revenu) qui dépendent des services sociaux d’urgence. « Je souhaiterais inviter les populations à venir massivement participer à cette caravane, car il y’a beaucoup de médicaments mis à leur disposition pour traiter différentes pathologies », a renchéri le Dr. Yaba.
Cette opération est un pas important pour que le dépistage cutané devienne une routine accessible, assurant ainsi une meilleure qualité de vie aux citoyens gabonais.
Les organisateurs appellent le Ministère de la Santé à soutenir la mise en place de programmes de dermatologie communautaire réguliers et la formation de personnel spécialisé pour garantir une prise en charge durable au-delà des journées exceptionnelles.