Le Mvet Oyeng, art musical, rituel et narratif emblématique de la communauté Ekang, vient d’être inscrit ce mercredi 10 décembre 2025 sur la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le dossier, porté par le Gabon en collaboration avec le Cameroun et le Congo, consacre l’une des plus anciennes traditions orales d’Afrique centrale.
Le Mvet Oyeng désigne à la fois l’instrument à cordes, le conteur-musicien, les récits épiques chantés, ainsi que la performance collective qui les accompagne. Cette pratique se décline en deux formes : une version sacrée, transmise dans un cadre initiatique strict pour marquer les grands événements communautaires, et une version populaire, davantage accessible, fréquemment exécutée lors de célébrations publiques ou de spectacles contemporains. Le public y joue un rôle essentiel, rythmant la narration à travers des chants, des battements de mains, des baguettes et des échanges directs avec le maître-conteur.
Pour le Gabon, cette inscription revêt une dimension hautement symbolique. Elle marque l’entrée du premier élément culturel gabonais sur la Liste représentative de l’humanité. Une reconnaissance internationale accueillie avec émotion par les acteurs engagés dans la sauvegarde de cet héritage.
André Jacques Augand, l’ancien ministre de la Culture et des Arts, qui avait introduit le dossier en mars 2024, a exprimé sa joie et sa gratitude après cette annonce. Il a salué un « aboutissement attendu depuis sept ans, fruit d’un travail constant, parfois éprouvant, mais toujours animé par la conviction que cette tradition méritait une place dans le patrimoine mondial ».
Il a rendu hommage aux maîtres du Mvet, aux communautés Ekang, aux chercheurs, aux passionnés et à toutes les équipes mobilisées autour de ce projet collectif. « Ce succès est porté par l’amour de notre culture », a-t-il rappelé avant de souligner que le Mvet Oyeng est bien plus qu’une pratique artistique : il constitue une mémoire vivante, un souffle transmis de génération en génération.
Avec cette reconnaissance de l’UNESCO, le Gabon, le Cameroun et le Congo franchissent une nouvelle étape dans la préservation et la valorisation d’un art ancestral qui continue de nourrir l’identité culturelle des peuples Ekang. Une fierté nationale et régionale, désormais partagée avec le monde entier.

