Au Gabon, la relance des concours au sein de la fonction publique pourrait constituer une réponse positive à la problématique du chômage dans le pays. Ainsi, après plusieurs années de suspension, le gouvernement gabonais a rendu effective, en cette période de transition, la réouverture des concours étatiques afin de renforcer les effectifs dans l’administration publique.
Dans un arrêté du 20 août 2018, le Gabon avait pris la décision de geler les recrutements ainsi que les examens, concours, titularisations et reclassements auprès de la fonction publique. Ce, afin de permettre une maîtrise de l’évolution de la masse salariale de l’État et une meilleure gestion des ressources humaines. Seuls les secteurs prioritaires tels que la santé, l’armée, l’éducation et l’enseignement supérieur étaient autorisés à recruter.
De nos jours, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le Gabon affiche un des taux de chômage des jeunes les plus élevés en Afrique subsaharienne, atteignant les 36 %, soit une équivalence de 64 077 demandeurs d’emploi parmi lesquels plus de 87 % sont âgés de 16 à 34 ans, faisant du Gabon, le 9ᵉ taux mondial, le plus élevé en matière de chômage, soit 22 % de la population mondiale. Ainsi, avec la venue au pouvoir du Comté pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), La réouverture desdits concours constitue une lueur d’espoir pour les jeunes et pourrait contribuer à réduire le taux de chômage en offrant de nouvelles perspectives et opportunités d’emploi.
Néanmoins, force est de constater que la réouverture des concours entraîne de nombreux dysfonctionnements, au nombre desquels : l’affluence accrue des populations, les cas des concours de l’École normale supérieure (ENA) et l’École de préparation aux carrières administrative (EPCA). Le fossé entre la demande et l’offre, l’anarchie, la désinformation, mais surtout l’inadéquation des critères d’embauche et celles des postulants dévoilant les problématiques liés à la compétence et à la formation des jeunes au Gabon, car ces derniers sont très souvent en constante réadaptation priorisant l’entrepreneuriat à la formation.
En somme, la lutte contre le chômage est une priorité pour le gouvernement gabonais, comme en témoigne la création d’un département ministériel dédié à cette cause. Il est donc essentiel que ces efforts se poursuivent afin d’améliorer la situation économique et sociale des jeunes au Gabon.
Dydy Traoré