Président de la République durant plus de quatre décennies, Omar Bongo Ondimba a longtemps favorisé l’ouverture et les concertations. Ces dialogues, prenant diverses formes, ont redéfini le paysage politique et démocratique du Gabon, bien que leur efficacité soulève des questions quant à leur caractère inopportun.
Contraint par la dynamique sociopolitique du Gabon à la fin des années 80, sous la pression de forces pro-démocratiques, Omar Bongo Ondimba n’avait d’autre choix que de suivre le mouvement observé dans d’autres États d’Afrique francophone engagés dans la refonte de leurs systèmes politiques. La conférence nationale de 1994 s’est avérée plus qu’une simple formalité ; elle a établi une base solide pour soutenir un modèle démocratique accepté par les participants. Cependant, n’étant pas souveraine, elle ne peut être comparée aux conférences tenues au Bénin, Congo, Niger, ou au Togo. De nombreux analystes suggèrent l’utilisation d’une terminologie différente, considérant qu’il s’agissait plutôt d’États généraux de la démocratie pluraliste.
Suite à la conférence nationale, les accords de Paris de 1994 ont permis au Gabon d’établir de nombreuses institutions, notamment la création du Conseil national de la démocratie, la révision du code de la nationalité, le financement des campagnes électorales pour les partis disposant d’au moins un député, l’organisation d’élections transparentes et la révision du code électoral. Ces initiatives ont marqué l’histoire et ont, pour certaines, été modifiées ou abandonnées.
Les assises d’Arambo reposaient sur huit points principaux relatifs au système électoral, notamment la révision du fichier électoral, l’instauration d’un bulletin de vote unique, le retour à un collège électoral unique, la remise des procès-verbaux aux candidats dans les bureaux de vote, la création d’une commission électorale autonome, indépendante et permanente, le financement public des campagnes électorales et l’accès des opposants aux médias publics, entre autres.
Bien que ces assises aient mis en lumière des éléments essentiels pour la démocratie, leurs conclusions n’ont jamais eu de caractère obligatoire. Ceci amène de nombreux politologues à souligner que le multipartisme ne garantit pas l’instauration de la démocratie. Néanmoins, les sujets abordés lors de ces différentes rencontres n’ont pas été jugés inopportuns par Omar Bongo Ondimba, car chaque concertation visait un objectif précis.
Kenny Ongouori