Quelques jours après l’accident survenu le 20 mars 2024 sur la plateforme pétrolière Becuna, exploitée par Perenco Oil & Gas Gabon, au large des côtes gabonaises, la question de la sécurité sur les sites pétroliers se pose.
Bien que les circonstances exactes du récent incendie survenu sur la plateforme pétrolière Becuna restent encore à élucider, il soulève toutefois des préoccupations légitimes quant au respect des normes de sécurité dans les opérations des sociétés pétrolières. « Il y a des experts en QHSE sur tous les sites, mais on fait toujours dans le pompier après le feu », a fustigé Tchitembo Dagraca, ancien directeur général adjoint de Panafrican energy devenu Addax petroleum.
Au sujet de l’incident de Perenco, le professionnel du pétrole est clair : la cause de ce drame est une négligence dans les protocoles de sécurité. « Tous les agents qui doivent opérer doivent avoir des habilitations de travail délivrées par les responsables QHSE. Est-ce que cela a été fait ? Je ne crois pas », a-t-il renseigné. Selon lui, « les contrôles ne se font pas comme cela devrait être fait ».
Pour le spécialiste, les missions de contrôle des installations et des conditions de travail sur les sites pétroliers au Gabon se sont montrées peu efficaces jusqu’à présent. « Il faudrait que ces contrôles soient plus récurrents et que les contrôleurs soient autonomes. Car ce sont les sociétés qui prennent en charge ces derniers. Il est vrai que ce sont des professionnels, mais leur travail n’est pas objectif », s’est indigné Tchitembo Dagraca.
Au vu des résultats, il semble impératif d’agir rapidement et efficacement pour remédier à ces lacunes et éviter de nouvelles tragédies, comme celle qui a récemment entraîné la perte tragique de cinq vies humaines au large des côtes gabonaises.
Charles Ayenoue