Au Gabon, comme dans de nombreux pays africains, le système de santé se confronte à de nombreux défis, incluant le financement et l’accès aux soins. Dans ce contexte, les malades doivent souvent faire face à des frais liés à divers consommables nécessaires à leur traitement dans les structures sanitaires. Ces consommables, qui peuvent représenter un obstacle majeur à l’accès aux soins, englobent une variété de produits et services allant des médicaments aux dispositifs médicaux.
Les consommables médicaux incluent toute une gamme de produits utilisés durant les soins, tels que les gants, les seringues, les bandages, ainsi que d’autres dispositifs et matériels médicaux nécessaires pour la prise en charge des malades. Au Gabon, la question des consommables payables devient un véritable problème de santé publique, surtout si l’on considère les défis financiers auxquels sont confrontés les patients. En effet, dans un pays où une grande partie de la population vit en situation de précarité, le coût des soins médicalisés peut rapidement s’accumuler, pouvant conduire à un abandon des traitements ou à une mise en danger de la santé des individus.
Il est important d’explorer les dimensions éthiques et sociales de la responsabilité financière des patients vis-à-vis des consommables. Alors que l’accès aux soins devrait être un droit fondamental, l’obligation de payer des consommables soulève des questions sur l’équité dans le domaine de la santé. « Si nous avions un système de santé qui fonctionnait bien, en réalité le patient ne doit rien acheter » a déclaré le Pr Meye, directeur général du centre hospitalier universitaire Fondation Jeanne Ebori. Plusieurs malades se voient contraints de choisir entre leur santé et leur situation économique, les exposant ainsi à un dilemme cornélien. De plus, il faut souligner que cette réalité peut creuser encore plus certaines inégalités sociales, les personnes les plus défavorisées étant les plus touchées par ce système de paiement direct.
Des experts tels que le Professeur Meye sont formels, la qualité des soins offerts dans les structures sanitaires du pays dépend aussi de la disponibilité et de la gestion des consommables. En effet, lorsque les hôpitaux manquent de ressources, la pression sur les patients pour acquitter le coût de leurs consommables directement augmente. « L’hôpital doit disposer de l’ensemble des consommables et de l’ensemble des médicaments pour pouvoir soigner les gens et pour cela il faut que l’hôpital ait des moyens » a-t-il précisé.
Ce système peut donc entraîner une détérioration de la qualité des services, car les établissements de santé se retrouvent souvent dans une situation où ils ne peuvent pas garantir une prise en charge adéquate sans que les patients contribuent financièrement. Ainsi, se pose également la question de la responsabilité des autorités sanitaires à garantir l’approvisionnement en matériels nécessaires sans pénaliser ceux qui ont besoin des soins.
La question des consommables payables par les malades dans les structures sanitaires du Gabon est une problématique complexe qui dépasse le simple cadre financier. Elle invite à une réflexion plus large sur l’équité dans l’accès aux soins, la gestion des ressources au sein des établissements de santé. Il est donc essentiel d’adopter une approche inclusive afin de garantir que chaque individu, indépendamment de sa situation économique, puisse bénéficier d’une santé optimale et d’un accès aux soins dignes de ce nom.