Longtemps éclipsés par le bois d’œuvre, les produits forestiers non ligneux (PFNL) sont aujourd’hui au cœur d’une nouvelle ambition gabonaise. Fruits, écorces, miel, plantes médicinales, huiles, champignons, fibres ou résines : ces trésors de la forêt, souvent négligés, constituent pourtant une ressource inestimable pour les communautés rurales et un levier prometteur pour une économie plus verte et inclusive.
Ces produits, collectés sans abattre les arbres, offrent un modèle de développement durable alliant préservation de la biodiversité et création de richesse. Dans un pays où 88 % du territoire est couvert de forêts, leur valorisation représente une opportunité stratégique : transformer ce que la nature donne spontanément en emplois, en revenus et en savoir-faire local.
Un Comptoir national pour structurer et dynamiser la filière
C’est dans cette optique que l’Agence gabonaise pour le développement de l’économie verte (Agadev) a lancé, lundi 13 octobre 2025, le Comptoir national des produits forestiers autres que le bois d’œuvre (PFABO), baptisé Maivou. L’objectif : créer un cadre structuré, transparent et équitable pour la collecte, la transformation et la commercialisation des PFNL, tout en garantissant leur gestion durable.
La cérémonie officielle s’est tenue en présence de la Première dame Zita Oligui Nguema, marraine du projet, du ministre des Eaux et Forêts Maurice Ntossui Allogho, et de la directrice générale de l’Agadev Scyrielle P. Sende Etali.
Un projet économique, social et écologique
Le Comptoir Maivou est présenté comme un outil stratégique pour le développement durable du pays. Il permettra de conjuguer protection de l’environnement et croissance économique, en valorisant les ressources forestières tout en respectant les écosystèmes et les savoirs locaux.
Le Comptoir agira comme un guichet unique, coordonnant les actions entre administrations, entreprises et communautés locales pour assurer la traçabilité, la régulation et la transparence des transactions liées aux PFNL. Maivou ne se substitue pas aux structures existantes mais vise à structurer et moderniser le secteur.
Des retombées économiques et sociales attendues
Selon l’Agadev, le Comptoir Maivou pourrait attirer plus de 6 milliards de francs CFA d’investissements d’ici 2032 et générer jusqu’à 750 milliards de francs CFA de PIB, dont 150 milliards pour l’État.
L’impact social sera également significatif : plus de 20 000 Gabonais, majoritairement femmes et jeunes, bénéficieront de formations, de la transformation locale et de créations d’emplois. Une partie des revenus sera réinvestie dans un Fonds d’investissement communautaire destiné à améliorer les conditions de vie des populations rurales.
Un pas de plus vers l’économie verte
Le lancement du Comptoir national Maivou marque une avancée concrète dans la valorisation des produits forestiers non ligneux et dans la recherche d’un équilibre entre conservation et développement. L’ouverture officielle est prévue pour le 1er janvier 2026, et le projet s’inscrit pleinement dans la vision du Gabon de bâtir une économie durable et inclusive, tirant profit de ses ressources naturelles sans compromettre leur avenir.