Quarante ans après la découverte du virus responsable du sida en 1983 à l’Institut Pasteur, 38,4 millions de personnes vivent dans le monde avec le VIH. En 2021, seulement six cas de guérison à travers le monde ont été découverts jusqu’à présent : il s’agit entre autres du patient de Berlin, du patient de Londres et de celui de Genève. Des cas de guérisons qui constituent une lueur d’espoir pour les malades atteints de cette pathologie dite autrefois incurable.
Une greffe de moelle osseuse, c’est le seul point commun entre toutes ces personnes guéries du VIH/SIDA. En effet, la guérison du VIH est rare, mais demeure possible grâce à un traitement spécifique ou de façon spontanée. L’un des cas de guérison les plus célèbres est celui de Timothy Brown, également connu sous le nom de « patient de Berlin ». Il est séropositif depuis 1995 et a reçu une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie en 2007. Dans ce cas, le donneur de moelle osseuse avait une mutation génétique rare qui rendait ses cellules immunitaires résistantes au VIH. Après la greffe, Brown a été testé négatif au virus. Aujourd’hui, dix ans plus tard, il est considéré comme guéri du VIH.
D’autres cas documentés de guérison ont également été détectés, comme celui du patient de Düsseldorf, qui souffrait à la fois d’une infection au VIH et d’une leucémie. Quatre ans plus tard, plus aucun virus du VIH n’est détectable dans son organisme.
Le lien entre les histoires du patient de Berlin, du patient de Londres et de Düsseldorf est qu’ils ont tous les trois été guéris grâce à une greffe de moelle osseuse de donneurs présentant une mutation génétique rare qui confère une résistance naturelle au virus. Les donneurs de moelle osseuse choisis pour guérir ces malades étaient tous porteurs d’une mutation génétique rare appelée CCR5 Delta 32, qui affecte la protéine CCR5 située à la surface des cellules immunitaires. Elle empêche le VIH de pénétrer dans les cellules immunitaires et confère à ces derniers une résistance naturelle au virus. Après la greffe, les patients ont cessé de prendre leurs médicaments contre le VIH et ont été suivis pour voir si le virus récidivait.
Au final, les trois patients ont été testés négatifs au virus VIH, fournissant les preuves concrètes quant à la guérison au VIH et aux nouvelles pistes de recherche pour la découverte de nouveaux traitements.
Il reste primordial de différencier les termes « rémission » de la « guérison complète », car la guérison complète du VIH est rare, mais elle est possible. Ainsi, les recherches continuent dans ce domaine et offrent l’espoir aux personnes vivant avec le virus que la recherche médicale continue sa mission pour apporter des solutions aux traitements.
Dydy Traoré