À l’occasion de la Journée mondiale du paludisme, célébrée ce 25 avril, le Gabon s’associe au thème international : « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme ». Cette journée est cruciale pour sensibiliser le public et mobiliser les énergies contre cette maladie encore dévastatrice.
Transmis par les moustiques, le paludisme (ou malaria) demeure l’une des principales causes de mortalité en Afrique, y compris au Gabon. Les chiffres restent alarmants : « Selon les statistiques publiées par l’OMS en 2024, sur 263 millions de cas de paludisme dans le monde, 595 000 personnes en sont décédées. Environ 94 % de ces cas (246 millions) et 95 % des décès (569 000) proviennent de la région africaine », a rappelé le ministre de la Santé, le professeur Adrien Mougougou. Ces données sonnent comme une sonnette d’alarme, soulignant l’impact de cette endémie qui fauche encore de nombreuses vies chaque année, affectant particulièrement les enfants et les femmes enceintes.
Au Gabon, l’incidence du paludisme était de 61,83 cas pour 1000 habitants, selon les données récentes. « Chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, elle est respectivement de 112,05 et de 38,43 pour 1000 habitants », a précisé le ministre. Face à ces chiffres, le thème de cette année – « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs » – prend tout son sens, appelant à innover et redoubler d’efforts.
Pour lutter contre ce fléau, le Gabon a déjà mis en œuvre plusieurs mesures de lutte : distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, disponibilité de traitements antipaludiques efficaces et campagnes de sensibilisation à la prévention.
Plus récemment, des dispositions réglementaires ont renforcé cette lutte. Le ministre Mougougou a notamment cité « l’arrêté 00073/MSAS/CAB-M du 12 janvier 2024 rendant opposable [encadrant/autorisant] l’utilisation des Tests de diagnostic rapide (TDR) dans les officines privées et dépôts pharmaceutiques » et l’élargissement du « diagnostic de confirmation parasitologique obligatoire aux officines et dépôts pharmaceutiques avant d’administrer tout traitement antipaludique ». Ces mesures visent à assurer un diagnostic fiable avant toute prise de médicament.
Cependant, la route vers l’élimination du paludisme reste longue, au Gabon comme ailleurs. Cette journée est donc une piqûre de rappel sur l’importance de ne pas relâcher les efforts et de continuer à travailler collectivement pour vaincre cette maladie.

