La propreté des espaces urbains est un enjeu crucial qui impacte non seulement la santé publique, mais aussi l’environnement et le bien-être des citoyens. Les autorités gabonaises sont confrontées à un défi de taille en matière de gestion des déchets, particulièrement en raison du non-respect des horaires de dépôts d’ordures.
La question de l’insalubrité dans les villes est souvent exacerbée par la méconnaissance des règles de collecte des déchets. « Moi, je pars de mon domicile très tôt pour me rendre à l’université. Je n’ai pas de cour pour entreposer les ordures, raison pour laquelle je sors avec mes ordures le matin pour les jeter avant de me rendre à l’école », a déclaré Laure Goma, habitante de Plein Ciel.
De nombreux habitants ne respectent pas les horaires fixés pour le dépôt des ordures, ce qui entraîne une accumulation de déchets dans les rues. Cette situation est parfois le résultat d’un manque d’information ou de sensibilisation de la part des autorités. Les campagnes de sensibilisation sur l’importance de respecter les horaires de collecte et les conséquences de l’insalubrité sont souvent insuffisantes.
Les infrastructures de gestion des déchets jouent également un rôle clé dans ce contexte. Dans plusieurs localités, les services de collecte des ordures ne sont pas toujours efficaces. Les camions de collecte peuvent être en retard ou ne pas passer régulièrement, ce qui pousse les habitants à déposer leurs déchets à tout moment.
« La mairie ne communique pas suffisamment et n’a pas les mécanismes nécessaires pour obliger les populations à jeter les ordures aux heures indiquées. Ils ont dit qu’on doit jeter les ordures entre 18h et 21h, mais durant la journée, qui veille à ce que personne ne jette ses ordures en dehors des heures indiquées ? », a révélé Gaël Saba. Ceci crée un cycle vicieux où l’insalubrité devient la norme, car les gens s’habituent à voir les ordures s’accumuler, perdant ainsi toute notion de responsabilité civique dans la gestion de l’hygiène.
L’aspect socioculturel ne doit pas être négligé. Dans certaines communautés, le dépôt des ordures à des heures inappropriées peut être perçu comme une pratique normale et sans conséquence. « Il faut que nous changions de mentalité. Pour cela, il faut que la mairie et la population travaillent en symbiose pour amener les citoyens à changer de comportement », a ajouté Gaël Saba.
Le changement de mentalité est un processus long qui nécessite l’implication de tous les acteurs, y compris des leaders communautaires qui peuvent jouer un rôle d’éducateurs et de modèles de bonnes pratiques. La participation active des citoyens dans la gestion de leurs déchets peut mener à une prise de conscience collective et à un changement positif des comportements.
L’insalubrité nuit non seulement à la qualité de vie des habitants, mais présente également des risques pour la santé publique, notamment la propagation de maladies liées à la décomposition des déchets. « Ici, si tu ne dors pas sous une moustiquaire imprégnée, tu vas assurément tomber malade », a révélé Laure Goma.
Les maladies vectorielles, telles que le paludisme, peuvent augmenter dans des environnements où les déchets s’accumulent et où des eaux stagnantes se forment. Les autorités doivent donc agir rapidement pour mettre en place des mesures préventives et correctives afin de remédier à cette situation.
Les autorités gabonaises sont face à un véritable défi que représente l’insalubrité causée par le non-respect des horaires de dépôt des ordures. Il est essentiel de mobiliser l’ensemble des acteurs, que ce soit à travers des campagnes de sensibilisation ou des améliorations logistiques dans la collecte des déchets, entre autres actions. Ainsi, il sera possible d’inverser la tendance et d’assurer un cadre de vie sain et agréable pour tous les gabonais.